Situations d’urgence et aide réciproque : la République tchèque et la France renforcent leur coopération
La République tchèque et la France renforcent leur coopération. Un traité sur la coopération dans le domaine de la protection civile, de la prévention et de la gestion des situations d’urgence a été signé, jeudi, à Prague, par le ministre tchèque de l’Intérieur, Radek John, et l’ambassadeur de France en République tchèque, Pierre Levy. Attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France, Laurent Klimt en a dit plus à Radio Prague :
« C’est un traité, comme son nom l’indique, qui vise à renforcer les relations établies conformément à un premier accord de coopération en matière policière, de sécurité civile et d’administration publique signé entre les deux Etats en 1997. C’est donc le prolongement dans le domaine cette fois de la protection civile et de la gestion des situations d’urgence comme des inondations, des avalanches, etc. Cet accord permet donc, dans ces cas-là, d’enclencher beaucoup plus facilement une assistance d’un pays vers l’autre. Par exemple, s’il survient quelque chose de très grave en République tchèque menaçant la sécurité de la population, la France pourrait proposer ses services. Et inversement. Il peut s’agir d’incendies, d’une catastrophe écologique semblable à celle qu’a connue la Hongrie récemment… Un pays peut alors envoyer une équipe d’assistance, de secours. Si on prend un scénario vraiment catastrophique comme en Haïti, la France a envoyé du personnel de la sécurité civile, et c’est dans cette optique que nous travaillons. »
-La République tchèque est régulièrement frappée par des inondations. Est-ce un des sujets que vous avez abordé plus spécialement ?
« Pas précisément, mais chacun avait cet exemple à l’esprit. L’ambassadeur l’a d’ailleurs évoqué dans la conversation qu’il a eue avec le ministre tchèque. Je sais que les inondations sont un problème récurrent ici, et si elles venaient à menacer les populations civiles, la France pourrait apporter son assistance avec des moyens spécialisés. Le but de l’accord signé est d’être réactif. Il faut aller vite dans les situations d’urgence. Et plus on se prépare en amont, plus on a un cadre juridique de droit international et des gens qui se connaissent entre administrations prêts à s’entraider, plus les choses se passent bien et vite. Regardez ce qui s’est passé en Italie suite au tremblement de terre : la France a envoyé des équipes de secours, et tout s’est très bien passé sans doute parce qu’il existait ce genre de coopération formalisée avant et avec des équipes qui s’étaient rencontrées. Maintenant, nous allons faire vivre ce traité franco-tchèque. et ce bien avant d’avoir une catastrophe. Ce sera sans doute très utile un jour de se rendre compte qu’il existe et qu’il a pris corps. »-Y a-t-il des domaines précis dans lesquels la République tchèque pourrait aider la France ?
« La question se pose pour les deux pays. Maintenant nous allons avoir l’occasion de formaliser les rencontres. Celles-ci existaient déjà mais elles n’étaient pas inscrites dans ce cadre-là. Or il y a tout un pan du traité relatif à la prévention et à la gestion en amont d’éventuelles situations d’urgence. C’est à ce moment-là que chaque pays définira des thèmes correspondant à ses préoccupations, comme effectivement les inondations pour la République tchèque. Nous regarderons aussi chez nous les domaines dans lesquels un appui, une assistance seraient les bienvenus. Evidemment, on n’enverra pas des armées entières de pompiers ou de spécialistes en protection civile. Mais si une région est particulièrement touchée par un sinistre, envoyer une équipe d’une cinquantaine ou d’une soixantaine de personnes pour des choses très concrètes comme une unité mobile hospitalière est souvent très efficace, car ces gens font généralement un travail remarquable.
Ils arrivent avec leurs moyens, se mettent à disposition tout de suite, et il n’y pas de frictions, pas de tensions car tout le monde est là pour aider. Quand on voit à la télé les images d’équipes mobiles d’un pays dans un autre pays, on se dit que c’est quand même une bonne chose. Pour en revenir à la République tchèque et pour donner un autre exemple concret, c’est un pays qui a des montagnes, certes pas très hautes, mais il peut quand même y avoir des avalanches ou d’autres problèmes du même genre. Et c’est précisément un domaine où la France a un gros savoir-faire. Elle n’est pas la seule, il y a d’autres pays dans la région comme l’Autriche, mais ce qui importe dans le cadre européen est que chacun apporte sa pierre et aide les autres. »