Stella Marisová : « Ave Maria a un effet incroyable sur le public »
Stella Marisová est une chanteuse soprano installé depuis une quinzaine d’années à Bordeaux. Elle est soliste, professeur de chant et également fondatrice et présidente de l’Association franco-tchèque d’Aquitaine, organisation qui participe aux échanges culturels entre la République tchèque et la France. En décembre, Stella Marisová s’est produite dans plusieurs villes tchèques avec son programme musical et littéraire, au cours duquel elle interprète les Ave Maria de différents compositeurs. Un récital dont la forme change suivant le pays et l’endroit où la chanteuse le présente : elle se fait accompagner d’artistes tchèques et français, de l’orgue, du violon, parfois d’un chœur d’enfant…
« L’idée de départ était de faire connaître au public l’évolution de cette prière qui est moins connue, moins populaire que Notre Père. Son histoire dure plus de mille ans, elle a subi plusieurs changements au cours des siècles. Finalement, je présente un programme où la musique et la poésie se côtoient : le public peut entendre par exemple La Vierge à midi de Paul Claudel… Parfois, des organisateurs craignent que cette suite des Ave Maria puisse être monotone. Je ne pense pas, car le programme est varié, je présente aussi bien des compositions contemporaines qu’anciennes. Et puis, j’ai remarqué si l’on ‘prie’ vraiment cette prière, cela a un effet incroyable sur le public. Les gens ne veulent pas partir après le concert… C’est pareil en France comme en République tchèque. »
Il s’agit alors des Ave Maria de quels auteurs ? Et avez-vous un coup de cœur parmi ces compositions ?
« De Saint-Saëns, Caccini, Mozart, Schubert, Gounod, Franck, Alain, Pololáník, Cherubini… Un coup de cœur, je ne sais pas. Chaque Ave Maria est différent. Par exemple Ave Maria de Franz Schubert n’a pas été créé pour l’Eglise. Il a été composé pour un poème de Walter Scott, La Dame du Lac. Donc on n’y chante pas ‘Ave Maria, gratia plena’ etc. On y demande aussi la protection de la part de la Vierge, mais différemment. Finalement, c’est devenu l’Ave Maria le plus connu. Il est chanté dans les Eglises, mais, comme je l’ai dit, ce n’était pas l’objectif du compositeur. »