Svatopluk Karasek, un spécialiste des droits de l'homme

Svatopluk Karasek, photo: CTK

C'est à un pasteur protestant que le gouvernement tchèque vient de confier le poste de délégué gouvernemental aux droits de l'homme. Svatopluk Karasek, 62 ans, est membre de l'Eglise évangélique des frères tchèques, mais ce n'est qu'une facette de sa personnalité complexe et de ses activités multiples.

Svatopluk Karasek,  photo: CTK
Sa propre vie est pour lui une source d'expériences inestimables qu'il pourra faire fructifier dans sa nouvelle fonction. Il a connu de nombreuses situations où ses propres droits ont été bafoués. Après des études de théologie, il devient, en 1968, curé dans la campagne tchèque mais, déjà en 1970, les autorités communistes lui retirent l'autorisation d'exercer le culte. Gérant d'un château, laveur de vitres, il se voit finalement obligé de s'exiler en Suisse. Parallèlement, il mène une carrière de musicien, de chansonnier et de chef d'un ensemble musical et devient une personnalité respectée de la dissidence et de l'underground tchèque. Ses chansons marquées par la religion, mais aussi par l'esprit de liberté lui valent une condamnation, en 1976, à huit mois de détention dans la prison communiste. Il répondra à ce défi en signant, en 1977, la Charte 77, document par lequel les intellectuels dissidents tchèques dénoncent la violation des droits de l'homme dans une Tchécoslovaquie occupée par l'armée soviétique. Après la chute du communisme en 1989, il revient en Tchécoslovaquie pour occuper plusieurs postes religieux.

En 2002, le candidat indépendant, Svatopluk Karasek, est élu à la Chambre des députés, et c'est le début de sa carrière d'homme politique qui le mènera, finalement, au parti gouvernemental US-DEU et au poste de délégué aux droits de l'homme. Son prédécesseur dans la fonction, Jan Jarab, estime que Svatopluk Karasek a toutes les qualités nécessaires pour ce poste : il jouit d'une bonne réputation, est capable de se battre pour ses opinions et ne manque pas de courage. Il en aura besoin. La mission du délégué aux droits de l'homme est de présenter aux ministres des initiatives et des projets d'amendements de lois concernant cette problématique. Il doit rechercher et dénoncer les cas de violation des droits de l'homme, et il est aussi vice-président exécutif de la commission gouvernementale pour les affaires de la communauté rom. Le premier grand dossier qui attend le nouveau délégué, est la loi antidiscrimination qu'on s'apprête à soumettre au Parlement.