Symbole du tennis tchèque des années 90, Jana Novotná est morte
Ancienne grande joueuse de tennis de la fin des années 1980 et des années 1990, Jana Novotná est décédée dimanche des suites d’un cancer. Vainqueur notamment de Wimbledon en 1998, la Tchèque était âgée de 49 ans.
Il avait fallu attendre cinq ans de plus, après une nouvelle finale perdue cette fois contre Martina Hingis en 1997, pour que Jana Novotná, dont le jeu de service-volée faisait merveille sur le gazon londonien, s’impose dans le temple du tennis. Elle avait dominé la Française Nathalie Tauziat en deux sets (6-4, 7-6), et ce pour le plus grand bonheur de la duchesse, qui avait alors enfin pu lui remettre le trophée de la vainqueur. De nouveau en larmes, mais de joie cette fois, Jana Novotná avait à l’époque confié son émotion en ces termes au reporter de la Radio tchèque :
« Je suis heureuse, soulagée, d’avoir enfin gagné. Cette victoire en finale est bien entendu la plus belle chose qui pouvait se produire dans ma carrière. Pour tout dire, je ne me souvenais même plus de la balle de match. Il a fallu que je demande à l’arbitre le déroulement du point. La priorité était de remercier tous mes proches qui m’ont soutenue et aidée durant toute ma carrière. Je ne pense pas avoir joué mon meilleur tennis aujourd'hui. Mais j’ai été plus agressive que mon adversaire vers la fin du match et j’étais surtout habitée par une grande volonté de vaincre. »Avec les Martina Navrátilová, Hana Mandlíková et autres Helena Suková, avec laquelle elle a remporté deux médailles d’argent olympiques en double aux Jeux de Séoul et d’Atlanta en 1988 et 1996, Jana Novotná a incarné l’ère dorée du tennis féminin tchèque deux décennies durant, depuis la fin des années 1970 jusqu’à celle des années 1990, bien avant l’arrivée progressive sur le circuit des Nicole Vaidišová, Petra Kvitová - première joueuse tchèque à lui succéder au palmarès de Wimbledon en 2011 -, Lucie Šafářová et Karolína Plíšková.
Paradoxalement, c’est elle, Jana Novotná, qui avait été une des plus proches de son amie Martina Navrátilová lorsque celle-ci avait souffert d’un cancer du sein en 2010. La même année, les deux femmes, alors même que Navrátilová venait d’achever une radiothérapie, avaient remporté le tournoi de double des légendes à Roland Garros.
Ancienne deuxième meilleure joueuse mondiale en simple et numéro un en double, discipline qui lui a valu seize titres du Grand Chelem (dont quatre en double mixte), Jana Novotná était une joueuse complète, vainqueur d’un Masters à New York en 1997, de vingt- quatre tournois sur le circuit WTA, d’une Fed Cup (1988) ou encore médaillée de bronze du tournoi de simple aux JO d’Atlanta. Plus tard, en 2013, elle avait aussi entraîné Marion Bartoli, l’année précisément où la Française s’était imposée à la surprise générale à Wimbledon.C’est paisiblement au milieu de sa famille à Brno (Moravie), la ville où elle était venue au monde peu après l’écrasement du Printemps de Prague en 1968, puis au tennis, que Jana Novotná s’est éteinte après un long mais vain combat contre la maladie. Dans la même discrétion que celle qui l’a caractérisée tout au long de sa carrière en dehors des courts.