Taïwan : quand la Chine menace les entreprises tchèques de représailles
Avant sa mort soudaine fin janvier, le président du Sénat tchèque, Jaroslav Kubera (ODS), avait annoncé qu’il avait l’intention de se rendre à Taïwan. La presse tchèque a révélé que cette initiative avait provoqué l’ire de Pékin, qui a directement menacé Prague de représailles économiques en cas d’entorse à la politique de la Chine unique.
La missive, publiée un mois après par le site aktualne.cz, commence par la formule « La question de Taïwan est très sensible », puis indique que « les représentants principaux des pays occidentaux, dont les USA, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France respectent la politique de la Chine unique et aucun d’entre eux n’a visité Taïwan ».
Le texte très structuré évoque ensuite le cas du président du Sénat belge Jacques Brotchi, « qui a visité Taïwan en mai 2019, a déjà démissionné et s’est vu interdire à vie l’entrée en Chine ».
Puis le sujet de la potentielle visite du défunt président du Sénat est abordé directement et ce déplacement est considéré comme une « entorse grave au principe de la politique de la Chine unique », juste avant d’évoquer ses conséquences éventuelles sur les sociétés tchèques comme Škoda Auto, Home Credit Group (finances) et Petrof (pianos),« dont la Chine est devenue le principal marché étranger ».
Depuis quelques jours, le Sénat tchèque a un nouveau président, Miloš Vystrčil (ODS), qui a indiqué à la presse qu’il préférait d’abord consulter les sénateurs, experts et autres représentants de l’Etat avant de prendre une décision sur un éventuel déplacement à Taïwan.