Temelin, un problème européen
Bien que ce soit assez monotone, nous sommes obligés de vous parler encore et toujours de la centrale nucléaire de Temelin qui est, ces jours-ci, un véritable leitmotiv de la politique tchèque et autrichienne. Vaclav Richter.
Force est de constater que l'Autriche est en train de réussir à faire de la centrale nucléaire de Temelin en Bohême du sud un problème international. Quelques jours seulement avant la mise en marche du réacteur de la centrale on voit s'intensifier les efforts en vue de dissuader le gouvernement tchèque de cette décision. L'affaire figure déjà au programme de la session du Parlement européen à Strasbourg. Un projet de résolution sur ce problème, préparé par des députés du groupe des Verts et des chrétiens-démocrates autrichiens fera l'objet, jeudi, d'un vote des députés européens. Mardi à Vienne, le Parlement autrichien a adopté à l'unanimité une résolution appelant le cabinet Schüssel à ne pas approuver la clôture du chapitre énergétique des pourparlers sur l'intégration de la Tchéquie à l'Union européenne avant de vérifier que la centrale de Temelin respecte vraiment les normes de sécurité et écologiques européennes. Les habitants de Haute-Autriche, qui se sentent menacés le plus par les réacteurs de Temelin, ne rendent pas les armes. Ils préparent un nouveau blocage des postes frontière tchéco-autrichiens pour ce vendredi. Les objections concernant la centrale ont été formulées même par les délégués du ministère allemand de l'Environnement qui se sont entretenus, mardi, avec les représentants de l'Office pour la sécurité nucléaire tchèque. Selon les experts allemands il reste plusieurs questions ouvertes. Ils constatent qu'avant la solution de ces problèmes la centrale de Temelin ne pourrait pas obtenir en Allemagne l'autorisation d'être mise en marche. Toutefois, ils admettent que les problèmes en question ont été résolus dans la centrale nucléaire de Temelin d'une façon qui correspond aux normes courantes dans d'autres pays occidentaux et notamment aux Etats-Unis. Ajoutons que l'action des militants autrichiens contre Temelin a été critiquée par les porte-parole du cabinet tchèque et du ministère tchèque des Affaires étrangères. Quant au membre de la Commission européenne, Günter Verheugen, il a souligné que la République tchèque a le droit de décider si elle veut utiliser l'énergie nucléaire et que la Commission n'a aucun instrument pour lui dicter ce qu'elle doit faire dans ce domaine. Entre-temps les préparatifs à Temelin se poursuivent. Selon les derniers informations, le réacteur doit être mis en service entre les 15 et 20 septembre.