Tennis – Coupe Davis : les Tchèques abandonnent le Groupe mondial
L’équipe de République tchèque de tennis ne figurera pas dans le Groupe mondial de la Coupe Davis la saison prochaine. Malgré un avantage de deux points après les deux premiers simples disputés vendredi, les hommes du capitaine Jaroslav Navratil se sont inclinés (2-3) contre les Pays-Bas en barrages, dimanche, sur la terre battue de La Haye. Sans Tomáš Berdych et Radek Štěpánek, les deux principaux artisans de leurs succès dans la compétition ces dix dernières années, les Tchèques sont ainsi relégués en première division pour la deuxième fois de leur histoire.
Paradoxalement, c’est pourtant contre un pays, les Pays-Bas, auquel ils semblaient encore légèrement supérieurs sur le papier, que Jiří Veselý, Adam Pavlásek et Lukáš Rosol se sont inclinés. Après les deux victoires de Veselý et Rosol, toutes deux en cinq sets, respectivement contre Thiemo De Bakker (408e mondial…) et Robin Haase (30e quand même) vendredi, les Tchèques avaient pourtant toutes les cartes en main pour assurer leur maintien. Mais trois défaites consécutives, d’abord dans le double samedi, puis lors des deux derniers simples dimanche, les ont définitivement condamnés. Comme un symbole, Lukáš Rosol, actuel 192e mondial, a été dans l’incapacité de sauver l’essentiel dans le cinquième match décisif contre un De Bakker figurant pourtant encore plus de deux cents places en-dessous de lui au classement ATP. Malgré le gain du premier set (6-3), Rosol s’est finalement effondré pour laisser filer les trois manches suivantes sur le même score (4-6) et ainsi définitivement scellé le sort des siens. C’est donc un joueur très lapidaire dans son analyse de la défaite qui s’est présenté devant les micros à la sortie du court :
« Nous avons eu, lui comme moi, la possibilité de gagner. De Bakker avait l’avantage du soutien du public, moi celui du gain du premier set. Mais tout s’est mal enchaîné après pour moi. Lui s’est mis à mieux servir et ne m’a pas laissé beaucoup d’opportunités. Je n’ai pas trouvé les armes pour le contrer et le mettre davantage en difficulté. C’était un mauvais jour pour moi. Plus globalement, ce qui est aussi regrettable est que nous avons eu trois matchs après les simples victorieux de vendredi pour nous sauver. Il suffisait d’en gagner un seul, mais le maintien nous file entre les doigts. Quand vous menez 2 à 0, c’est d’autant plus décevant de perdre 3 à 2. »Malgré cette relégation particulièrement douloureuse donc compte tenu du déroulement dramatique de cette rencontre de barrages tout au long des trois jours, Jaroslav Navrátil est resté serein, le capitaine tchèque étant bien conscient des limites actuelles de son équipe :
« Cette défaite est vraiment regrettable. Mener deux points à zéro et ne pas se maintenir au bout du compte… J’avais prévenu vendredi soir que l’affaire n’était pas encore pliée et que le plus dur restait encore à faire, mais je ne pensais peut-être quand même pas si bien dire. Ce résultat reflète la qualité actuelle du tennis tchèque chez les hommes. Nous étions habitués à jouer des finales, des demi-finales, puis des quarts de finale de Coupe Davis, et nous voilà maintenant relégués… Cela devait arriver tôt ou tard. Je n’en veux pas aux garçons, ils ont tout donné. Et mon rôle en tant que capitaine n’est pas de quitter le navire alors qu’il est en train de couler. »
Autrement dit, c’est très probablement toujours avec Jaroslav Navrátil à sa tête, et aussi peut-être avec un Berdych de retour pour une dernière apparition en Coupe Davis, que la Reprezentace s’efforcera de retrouver le Groupe mondial dès le printemps prochain. D’ici-là, et en attendant le tirage au sort mercredi des rencontres de première division de la zone Europe, les amateurs tchèques de tennis pourront profiter tout au long de cette semaine de la présence à Prague à l’O2 Arena des tout meilleurs joueurs mondiaux dans le cadre de la nouvelle Laver Cup (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/perfect-roger-a-prague-en-ambassadeur-de-la-laver-cup) pour se remonter quelque peu un moral en berne.