Tennis – Coupe Davis : les Tchèques se maintiennent dans le Groupe mondial en attendant le retour de Berdych

Radek Štěpánek et Adam Pavlásek, photo: ČTK

L’équipe de République tchèque de tennis continuera bien à évoluer dans le Groupe mondial en Coupe Davis la saison prochaine. Même une nouvelle fois privés de leur habituel leader Tomáš Berdych, qui avait préféré donner la priorité à son programme personne, les hommes du capitaine Jaroslav Navrátil ont assuré leur maintien dans l’élite en battant l’Inde (3-1) en barrages ce week-end à Delhi.

Radek Štěpánek et Adam Pavlásek,  photo: ČTK
Après les conquêtes du Saladier d’argent en 2012 et 2013, et encore une malheureuse demi-finale contre la France à Roland-Garros l’année dernière, la République tchèque disputait contre l’Inde une rencontre de barrages en Coupe Davis pour la première fois depuis quatre ans. Une seule fois seulement de leur histoire, en 2005, les Tchèques ont été absents du Groupe mondial. Compte tenu de l’absence de Berdych, qui a fait cette saison l’impasse sur l’ensemble de la compétition par équipes pour la première fois depuis 2002, c’est donc avec une certaine appréhension qu’ils abordaient ce délicat déplacement dans les éprouvantes conditions climatiques de Delhi.

Finalement, il est vrai face à une équipe indienne dont le meilleur joueur de simple, Yuki Bhambri, n’occupe que la 125e place mondiale, la Reprezentace s’en est bien tirée. Malgré les doutes qui ont suivi la défaite en trois sets (6-7, 4-6, 3-6) du très décevant Jiří Veselý contre Somdev Devvarman, modeste 164e mondial, dans le deuxième match de simple vendredi, défaite qui faisait suite à la victoire de Lukáš Rosol un peu plus tôt et qui avait permis aux Indiens de recoller à un point partout (http://www.radio.cz/fr/rubrique/infos/tennis-coupe-davis-barrages-linde-et-la-republique-tcheque-a-egalite-1-1), les Tchèques ont assuré l’essentiel sans se faire trop de frayeurs. Comme souvent en Coupe Davis, la victoire en double samedi de la paire composée de Radek Štěpánek et Adam Pavlásek aux dépens Rohan Bopanna et Leandr Paes en trois sets (7-5, 6-2, 6-2), a constitué un tournant, comme le reconnaissait Jiří Veselý, qui a pourtant offert le troisième point décisif à son camp dimanche en remportant le premier des deux derniers simples :

Jiří Veselý,  photo: ČTK
« Je dois dire que le point du double a été le plus important du week-end. Contre Bopanna et Paes, qui sont des spécialistes du double, on n’était pourtant pas favoris et on ne comptait pas forcément gagner. Mais cette victoire m’a placé dans des conditions idéales avant mon match dimanche, Radek et Adam ont été vraiment extraordinaires dans ce double. »

Très déçu par la prestation et le comportement vendredi de Jiří Veselý, pourtant n° 1 tchèque pour l’occasion en l’absence de Berdych, le capitaine Jaroslav Navrátil abondait dans le même sens que celui auquel il a malgré tout réitéré sa confiance pour le premier simple dimanche :

« Ce double était particulièrement important. Nous aurions été bien mal embarqués en cas de nouvelle défaite. Si nous nous étions retrouvés à deux points à un en notre défaveur avant les deux derniers simples, je ne peux même pas imaginer dans quel état d’esprit Jiří Veselý serait rentré sur le court et sa nervosité. Franchement, je ne sais pas ce qui se serait passé… »

Personne ne le saura finalement, et tant mieux pour les Tchèques. Plus conquérant dans son attitude, plus sûr de lui, Jiří Veselý n’a pas déçu les siens une seconde fois. Le 40e mondial a plié l’affaire une bonne fois pour toute en dominant Yuki Bhambri sans trembler en trois sets (6-3, 7-5, 6-2), offrant ainsi la victoire finale à son équipe.

Lukáš Rosol,  photo: ČTK
Et même si Jiří Veselý a montré vendredi toute l’étendue de ses limites actuelles, et que Lukáš Rosol n’a que l’inconstance pour seule constante dans une carrière qui ressemble à un jeu de yo-yo, c’est avec un relatif optimisme que cette équipe tchèque peut envisager son proche avenir. D’abord parce que Tomáš Berdych, sans lequel les immenses performances tchèques en Coupe Davis ces dernières saisons auraient été impossibles, devrait faire son retour l’année prochaine, comme l’a confirmé Jaroslav Navrátil à Delhi dimanche :

« On sait déjà que Tomáš participera au premier tour. S’il n’est pas blessé, on peut envisager les choses totalement différemment. Le plus important pour nous désormais est de passer le premier tour. Avant éventuellement de voir plus loin dans la compétition, cela nous donne la garantie d’éviter les barrages. Et nous avons vu ici en Inde, avec des conditions climatiques difficiles, combien ce pouvait être un écueil compliqué à franchir. Après, il faudra voir un match à la fois, mais ce qui est certain, c’est qu’avec Tomáš, nos chances de faire un plus beau parcours que celui de cette année sont beaucoup plus grandes. »

Jaroslav Navrátil n’oublie pas non plus un certain Radek Štěpánek, l’autre grand artisan des succès tchèques précédents en Coupe Davis. Bien présent à Delhi, où il s’est montré impeccable en double aux côtés d’un Adam Pavlásek de dix-sept ans (!) son cadet, Štěpánek ne conserve de fantasque que son jeu d’un autre temps. Car pour le reste, malgré les multiples ennuis de santé qui minent sa carrière ces dernières années, le vétéran tchèque de 37 ans reste un modèle de professionnalisme et d’engagement pour ses jeunes partenaires, ce dont est d’ailleurs bien conscient son capitaine :

Radek Štěpánek,  Adam Pavlásek,  Lukáš Rosol,  Jiří Veselý,  Jaroslav Navrátil,  photo: ČTK
« S’il est en bonne santé, c’est un joueur qui se prépare non pas à 100% mais à 200%, qui donne toujours le meilleur de lui-même et en lequel vous pouvez avoir toute confiance. Je compte encore sur ses services, y compris pour les matchs de simple s’il est en forme. Mais même s’il décide de ne plus jouer que le double, je ferai appel à lui pour le double. L’expérience de Radek, personne d’autre que lui ne l’a. C’est un joueur extrêmement important dans une équipe pour les autres garçons. »

Pour confirmer ces propos, et preuve du bienfait de la présence du dinosaure Štěpánek, Adam Pavlásek a remporté à Delhi son deuxième match de double en Coupe Davis, confirmant ainsi qu’à vingt ans, et malgré un statut actuel de 146e mondial loin de refléter son potentiel, on a bien toute la vie encore devant soi.