Traitement de l’épilepsie : quand les médicaments ne fonctionnent pas

L'hôpital de Prague-Motol, photo: FN Motol

Un nouveau centre de recherches sur l’épilepsie (Epilepsy Research Centre Prague) a été inauguré ce mercredi à l’hôpital de Prague-Motol, dans le 5e arrondissement de la capitale. Cet institut spécialisé est censé développer et mettre en pratique de nouvelles méthodes de traitement de cette maladie neurologique très fréquente qui touche près de 50 millions de personnes dans le monde, dont environ 80 000 Tchèques.

L'hôpital de Prague-Motol,  photo: FN Motol
Le centre accueillera une vingtaine de médecins et de chercheurs. Plus de détails sur sa mission avec Přemysl Jiruška de l’Institut de physiologie de l’Académie des Sciences :

« L’objectif fixé par les spécialistes réunis au sein de ce centre est d’améliorer la qualité de vie des malades, d’éliminer chez eux les crises d’épilepsie. Nous visons un meilleur diagnostic et un meilleur traitement. Car si, en principe, la plupart des formes d’épilepsie sont curables par des médicaments, ceux-ci ne fonctionnent pas chez un patient sur trois. »

En simplifiant les choses, nous pourrions dire que les crises d’épilepsie sont dues à une activité excessive, non-organisée et imprévisible des cellules du cerveau, une activité que le chercheur Přemysl Jiruška compare au mouvement d’une « ola », déclenchée par les spectateurs dans les stades lors de rencontres sportives.

La maladie se présente de manière extrêmement variable d’un patient à l’autre et peut se manifester à n’importe quel âge. Il existe des épilepsies génétiques ou encore celles qui se manifestent suite à un accident, une opération ou un accouchement.

Atteintes par des crises spontanées ou à répétition, les personnes épileptiques sont confrontées à un changement temporaire dans la perception, le comportement et la conscience. Les crises peuvent également être accompagnées de convulsions.

De ce fait, l’épilepsie a une connotation péjorative, étant depuis toujours entourée de nombreux tabous, mythes et préjugés. Si la majorité des malades arrivent à mener une vie normale grâce aux médicaments antiépileptiques, d’autres souffrent d’isolement social et de dépression. En République tchèque, où 5 000 nouveaux cas d’épilepsie sont diagnostiqués chaque année, les personnes qui connaissent des crises impossibles à contrôler par la médication sont prises en charge dans un établissement spécialisé qui existe d’ores et déjà à l’hôpital pragois de Motol. Le nouveau centre de recherches qui vient de voir le jour dans cette même clinique a donc pour ambition d’aider justement ces personnes grièvement malades. Přemysl Jiruška explique :

« Nos recherches seront axées sur les interventions chirurgicales qui représentent une des possibilités de traitement de l’épilepsie non-contrôlée. L’objectif est de rendre ces techniques chirurgicales plus efficaces ou alors de les remplacer par d’autres méthodes, par exemple par la thérapie génique. Notre deuxième grand objectif est d’améliorer le traitement des épilepsies graves qui se développent en bas âge. Dues aux facteurs génétiques ou aux anomalies du cerveau à la naissance, ces formes d’épilepsie résistent très fréquemment aux médicaments. Nous espérons pouvoir soigner les jeunes patients justement à l’aide de nouvelles méthodes diagnostiques et thérapeutiques. »