Travailleurs de tous les pays, unissez-vous au SIRIUS festival !

SIRIUS festival

Ce week-end se déroulera le SIRIUS festival au Campus Hybernská à Prague. D’entrée libre, cette manifestation concrétisera les travaux du groupe SIRIUS, qui réunit de prestigieux établissements européens autour d’une réflexion commune sur les questions migratoires.

SIRIUS festival
De samedi après-midi à dimanche soir, ateliers, conférences-débats, films et concerts seront ouverts à tous ceux qui souhaitent participer ou simplement passer. Justyna Janowska et Zdena Hofmannová sont les organisatrices de cet événement. Depuis les bureaux du MKC, elles expliquent dans quelle mesure le Centre multiculturel de Prague (MKC) est porteur du projet SIRIUS :

« Notre ONG se focalise sur les pratiques éducatives mais aussi sur les questions de l’immigration et de l’intégration. Justyna et moi travaillons par exemple dans la section appelée ‘Immigration de travail’ (labour migration). Outre un travail de recherche, nous menons également d’autres projets. »

« Il y a aussi cette section plus importante, sur l’éducation, qui collabore avec les écoles pour informer sur les préjugés relatifs au multiculturalisme ou aux minorités, et sur les principes démocratiques à l’école, c’est-à-dire sur la manière d’intégrer les élèves aux décisions de leur école. »

« Nos sujets s’échelonnent donc sur un large spectre : outre les questions migratoires, on a aussi celles de la justice sociale, des droits des migrants… »

Photo illustrative: Integrační centrum Praha
En effet, difficile de nier les tensions relatives à l’immigration dans le contexte socio-politique actuel. De l’expatriation à l’immigration de main-d’œuvre, quelle différence y a-t-il, finalement, si ce n’est la reconnaissance sociale au sein du pays d’accueil, ou pour certains, le privilège du choix ? Comment faire pour que ces entreprises, qui font venir des personnes d’autres pays, valorisent leur productivité tout en leur assurant les moyens de s’intégrer ? Pourquoi ceux-là même qui accusent les migrants de leur prendre leur travail, en reconnaissent pourtant la nécessité au sein de l’économie et avouent que la précarité de ce travail les dissuaderait, de toute façon, d’y postuler ? Comment gérer la crise de l’emploi, comment arrêter la croissance de ces burn-out dus à de mauvaises conditions de travail et à une angoisse de plus en plus répandue ? Voilà un aperçu des questions que tentent de résoudre le MKC dans le cadre du projet SIRIUS.

Le festival de ce week-end, consacré au thème du travail, est un véritable défi pour Justyna et Zdena. Elles regrettent que les communautés tchèque et migrante se côtoient sans se mêler, et c’est pourquoi l’un des tenants du SIRIUS festival est de réunir tout le monde pour créer de l’interaction. Car selon elles, quelle que soit notre nationalité d’origine, nous sommes tous confrontés au monde du travail, que nous y soyons actifs de longue date, fraîchement arrivés ou exclus.

Le programme de ce week-end réunit donc un cocktail d’activités pratiques (comment rédiger un C.V. en tchèque, par exemple), gratuites (un stand de photos d’identités sera ouvert à tous), et festives, bien sûr. Les familles y trouveront aussi leur compte, puisqu’il y aura sur place une garderie et, pour ceux qui souhaiteraient se rafraîchir ou se reposer entre deux ateliers, n’hésitez pas à vous installer au café du Campus Hybernská.

Zdena Hofmannová,  photo: Multikulturní centrum Praha
Un festival unique en son genre, au carrefour des attentes de tout un chacun et fondé sur un partage d’expériences. A ce titre, les ateliers seront spécifiquement centrés sur la recherche d’emploi en Tchéquie, depuis les conseils d’orientation aux rédactions de C.V. et lettres de motivation. L’idée est d’informer les gens sur leurs droits et leurs responsabilités de manière à qu’ils se sentent plus confiants grâce à ces mini-formations. Bien qu’elles soient principalement en tchèque, puisqu’elles s’adressent à tout actif sur le marché du travail local, elles seront loin d’exclure ceux qui ne maîtrisent pas la langue. Zdena nous en explique le fonctionnement :

« C’est parce que nous souhaitons aider le plus grand nombre que nous avons décidé que les ateliers et une bonne partie des activités seront en tchèque. Néanmoins, il y aura sans doute des participants d’origine étrangère qui ne parleront couramment le tchèque et nous en tiendrons compte : certains ateliers seront dispensés par des personnes sensibilisées aux questions migratoires et qui ont déjà réalisé des ateliers en tchèque à destination des étrangers. Mais comme ce sera en tchèque, les Tchèques eux-mêmes pourront venir sans problème et profiter de cette opportunité. »

Bref, travailleurs de tous les pays, rendez-vous ce week-end au Campus Hybernská pour un festival plein de chaleur et... de labeur !