Ukraine : la Tchéquie veut contribuer à l’effort pour le déminage
Près de deux ans après le début de l'invasion russe, l'Ukraine est désormais le pays le plus gangréné par les mines depuis la Deuxième Guerre mondiale. La Tchéquie compte parmi les pays qui veulent contribuer à l’effort de déminage.
« L'armée tchèque est prête à organiser une formation de déminage humanitaire d'un mois pour une cinquantaine d'experts ukrainiens en explosifs en 2024 », a récemment déclaré à la presse tchèque une porte-parole du ministère de la Défense, en précisant que l’armée ukrainienne devait encore donner sa réponse.
« Nous avons préparé deux sessions pour la formation des experts ukrainiens en explosifs, mais pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas divulguer les dates », a ajouté la porte-parole.
30 % des terres ukrainiennes sont actuellement minées et la Mer Noire est également infestée de mines marines. La Turquie, la Bulgarie et la Roumanie ont signé en fin de semaine dernière un accord en vue d’éliminer les milliers de mines flottantes, russes et ukrainiennes, qui dérivent et entravent la navigation civile.
L'UE contribue à relever ce défi et fournit plus de 110 millions d'euros pour soutenir cet effort. La Lituanie a été chargée de réunir une coalition de pays pour aider à déminer l'Ukraine. La mission se déroulera sur les territoires libérés de l'occupation russe et les membres de l'UE ont été invités à participer à l'effort de déminage, que ce soit en équipement ou en formation.
Coalition internationale de déminage
L'année dernière, la Tchéquie a été l'un des pays à rejoindre la « coalition de déminage », avec, entre autres, l’ensemble des pays nordiques. Jeudi dernier s’est tenue à Vilnius la première réunion de cette coalition.
« Il est très encourageant de constater qu'en plus de la Lituanie et de l'Ukraine, 19 autres pays ont participé en personne et que 6 autres se sont joints à la réunion à distance. C'est une démonstration de l'unité d'intention entre les partenaires de la coalition, non seulement pour répondre aux besoins urgents, mais aussi pour soutenir le développement des capacités de déminage de l'Ukraine à long terme », a déclaré Vaidotas Urbelis, du ministère lituanien de la Défense.
L'armée tchèque, qui a déjà formé plus de 4 000 soldats ukrainiens au combat dans la zone militaire de Libava en Moravie, devrait donc étendre cette formation à des experts en explosifs afin de contribuer à cet effort.
Le système slovaque BOŽENA 5 envoyé grâce au financement participatif
L’aide au déminage a été l’un des points de convergence des quatre pays du Groupe de Visegrad le mois dernier lors d’une réunion des ministres de la Défense, en dépit des véritables différences de vue existant désormais au sujet de l’Ukraine entre Prague et Varsovie d’un côté et Budapest et Bratislava de l’autre.
Du côté tchèque ainsi que du côté slovaque, des collectes de dons privés ont déjà permis d’acheter et d’envoyer en Ukraine des engins de déminage de fabrication slovaque BOŽENA 5.
Près de dix ans après le début de la guerre du Donbass et tandis que la guerre actuelle n’en finit pas, les experts estiment désormais que le déminage complet de l’Ukraine prendra des décennies voire des siècles...