Ukraine : « Macron ne comprend peut-être pas beaucoup la problématique », selon le chef de la diplomatie tchèque
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavský, a critiqué la position du président français, qui ne veut pas humilier la Russie.
« Il ne faut pas humilier la Russie pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques. »
« C’est une déclaration très malheureuse » : c’est en ces termes que le chef de la diplomatie tchèque est revenu dimanche pour la chaîne CNN Prima News sur les propos d’Emmanuel Macron quant à la nécessité de ne « pas humilier la Russie ».
« Il ne faut pas humilier la Russie pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », avait affirmé la semaine dernière le chef de l’Etat français dans un entretien qui lui a valu bon nombre de critiques, pas seulement en Ukraine mais aussi dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis.
Jan Lipavský : « La Russie est l’agresseur et nous ne devrions pas prendre en considération son humiliation ou non. Cela montre que Macron ne comprend peut-être pas beaucoup cette problématique, parce que Poutine s’en fiche – il fait ce qui l’arrange et ne prend pas en considération comment la Russie est perçue à l’Ouest. »
110 jours après l’attaque lancée le 24 février en Ukraine par la Russie, l’écart semble se creuser entre les positions des pays d’Europe de l’Ouest et celles des pays d’Europe centrale et orientale, à l’exception notable de la Hongrie.
A écouter le chef de la diplomatie tchèque, géographie et histoire différentes expliquent sûrement au moins en partie les approches différentes de diplomatie.
Jan Lipavský : « Poutine mène une guerre impérialiste, contre l’Ukraine mais aussi contre les principes sur lesquels repose l’ordre international. Pourquoi cela nous menace en tant que République tchèque ? Parce que la Russie, l’Union soviétique, nous a déjà occupés en 1968 et si Poutine réussissait son expansion impérialiste, il pourrait à nouveau continuer jusqu’à l’Europe centrale. »
« Quand on dit qu'on ne veut pas humilier la Russie, très franchement, cela me semble un peu dépassé », estime notamment Hillary Clinton, qui parle de « ligne rouge » déjà franchie par Vladimir Poutine, ce qui rappelle bien tragiquement celle fixée en Syrie par le Président Obama dont elle était la Secrétaire d’Etat…
Selon la presse allemande, le chancelier pourrait se rendre avec Emmanuel Macon et Mario Draghi à Kyiv à la fin du mois de juin. Ce serait quelques jours avant que la présidence française du Conseil de l’UE ne se termine pour laisser place à la présidence tchèque et près de trois mois et demi après la visite dans la capitale ukrainienne des chefs de gouvernement tchèque, polonais et slovène.
Mardi et mercredi, le président français sera en Roumanie et en Moldavie, deux pays qui ont une frontière commune avec l’Ukraine.