Ukraine : pas question de soldats pour la Tchéquie, qui veut livrer davantage de munitions
Présent au sommet de Paris lundi, le Premier ministre tchèque Petr Fiala a réaffirmé l’engagement de Prague à trouver des munitions pour l’armée ukrainienne.
À l’heure où la controverse prend de l’ampleur en France sur le potentiel envoi de soldats en Ukraine, du côté tchèque le cap reste fixé sur l’objectif de financement de munitions à fournir à l’armée ukrainienne, qui a perdu plusieurs autres localités depuis la chute symbolique d’Avdiivka ces jours-ci.
Après le sommet de l’Élysée lundi, Petr Fiala a souligné l’urgence de la situation :
« Nous nous rendons tous compte qu’il est important d’agir vite. Nous avons convenu d’envoyer nos livraisons de munitions en Ukraine le plus vite possible et d’essayer d’augmenter nos capacités de production de munitions et d’armes. Il y a également besoin de renforcer la cybersécurité et l’aide aux pays comme la Moldavie qui sont également menacés par la Russie. »
Interrogé par notre confrère de la radio publique tchèque à Paris, Emmanuel Macron a évoqué le projet tchèque de faire financer l’achat d’obus à des pays tiers :
« Je serais très prudent sur les chiffres, qu’il s’agisse du volume de munitions ou d’argent – ceux qui ont pu s’engager ces derniers mois sur ce sujet ont été rattrapés par la réalité. La France a plus que triplé ses capacités de production de munitions. Notre volonté est de mobiliser chez nos partenaires et tous ceux que nous trouvons des capacités supplémentaires. »
« Il se trouve que plusieurs États qui étaient autour de cette table ont fait les mêmes démarches que la République tchèque. Ce sommet nous a permis de mutualiser ces efforts et dans les dix prochains jours nous allons mettre tous ces efforts autour de la table car nous avons démarché beaucoup de pays européens et non-européens qui ont des munitions disponibles dans leurs stocks. Nous mobiliserons des financements bilatéraux comme multi-latéraux. La deuxième chose est de produire plus, nous-mêmes et sur le sol ukrainien. Nous devons sécuriser en particulier la poudre qui est vraiment ce qui manque aujourd’hui. »
Selon le président français, une potentielle intervention des alliés a été « évoquée parmi les options » discutées par la vingtaine de chefs d’État et de gouvernement européens présents à Paris lundi.
Pour le Premier ministre tchèque, ce n’est pas un sujet d’actualité. Il l’a répété en amont de la rencontre des dirigeants du V4 à Prague ce mardi, alors qu’il recevait le premier arrivé d’entre eux - son nouvel homologue polonais.
Petr Fiala : « Je le redis : il n’y a pas besoin de chercher de nouvelles voies. Il y a besoin d’être plus actif et plus rapide. Et comme l’a indiqué précisément le Premier ministre Donald Tusk, si tous les pays européens avaient utilisé leurs capacités et s’étaient réellement engagés dans le soutien à l’Ukraine, nous pourrions être bien plus loin. »
Le point de presse commun entre Donald Tusk et Petr Fiala précédait leur rencontre avec leurs homologues hongrois et slovaque, Viktor Orban et Robert Fico, qui sont opposés à l’idée d’aider l’armée ukrainienne. Robert Fico avait par ailleurs déjà affirmé samedi qu’il était hors de question que des soldats slovaques soient envoyés en Ukraine.