Un buste en hommage d'Emil Hacha

La cérémonie commémorative à Trhove Sviny, photo: CTK

Un buste dévoilé, dimanche à Trhove Sviny, en l'honneur d'Emil Hacha, président tchécoslovaque sous le Protectorat de Bohême-Moravie, peut être considéré comme un hommage posthume, rendu à cette personnalité de notre histoire considérée comme controversée.

La cérémonie commémorative à Trhove Sviny,  photo: CTK
Le buste a été dévoilé le jour du 65e anniversaire de l'élection d'Emil Hacha, troisième président tchécoslovaque. Il complète une plaque commémorative marquant, depuis 1995, sa maison natale, à Trhove Sviny, ville de Bohême du sud. Pourquoi Emil Hacha est-il considéré comme controversé? Le 30 novembre 1938, le parlement a élu Hacha, alors président de la Cour administrative suprême, président de la dite Deuxième république. Après la création de l'Etat slovaque libre et l'occupation du pays par les nazis, le 15 mars 1939, Emil Hacha a signé, sous la pression, lors des négociations nocturnes avec le chancelier allemand, Adolf Hitler, à Berlin, le document sur l'occupation et la création du Protectorat de Bohême-Moravie. Il a été installé au Château de Prague en tant que président d'Etat. Cela ne l'a pas empêché d'intervenir en faveur de personnes poursuivies et emprisonnées et de coopérer avec la résistance tchèque, à l'intérieur du pays ainsi qu'à l'étranger. En mai 1945, Emil Hacha, gravement malade, a été arrêté et emprisonné à Prague-Pankrac. C'est là qu'il meurt, le 27 juin, de la même année, à l'âge de 73 ans.

Lors de la cérémonie commémorative à Trhove Sviny, Jiri Rubin, de la Société Emil Hacha, a souligné le courage de Hacha dans la difficile situation de l'occupation, courage qui s'est manifesté par l'adoption des fonctions de président en dépit de sa volonté, et par son refus, tout à fait unique à l'époque, de prêter le serment de fidélité à Hitler.

L'historien Josef Tomes range Emil Hacha au nombre des personnalités confrontées à un dilemme qui se répète tout au long de l'histoire tchèque, celui entre une attitude ferme et de principe et une certaine collaboration avec le mal, dans le but de son affaiblissement.