Un goulash solidaire de la Saint-Nicolas lancé par une nouvelle association franco-tchéco-slovaque à Marseille

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Goulash, c’est le nom d’une nouvelle association franco-tchéco-slovaque créée à Marseille, et c’est aussi le plat qui sera distribué à des personnes dans le besoin dans les rues de Marseille, à l’occasion de son premier événement organisé jeudi 3 décembre, une Saint-Nicolas solidaire et caritative. Derrière ce projet associatif et culturel, trois jeunes femmes dont Magdalena Rejžková, installée de longue date dans la cité phocéenne (et notre ancienne collaboratrice Anne-Claire Veluire). Au micro de Radio Prague Int., Magdalena Rejžková nous en dit plus sur la genèse de l’association :

Magdalena Rejžková,  photo: Archvives de Magdalena Rejžková

« Il y avait d’abord une motivation personnelle. J’ai déjà un blog depuis plusieurs années, Bujabéza, où j’écris mes histoires à Marseille. De nombreuses personnes me contactent via ce blog pour divers renseignements. Ce sont soit des Tchèques qui viennent à Marseille, soit des Français qui veulent se renseigner sur la République tchèque. Depuis un moment, j’avais envie de créer quelque chose de plus large, plus organisé. En parlant avec d’autres Tchèques et Slovaques à Marseille, on s’est rendu compte qu’on était plusieurs à avoir la même envie, d’organiser un événement de temps en temps, un atelier, de donner un cours de tchèque… Or à Marseille, il n’y a pas d’association pour cela. Il faut dire qu’il y a une association franco-tchèque à Meyrargues, près de Marseille, et qui fonctionne très bien et qui anime une école pour les familles franco-tchèques du coin. Mais ça fonctionne avant tout comme une association de compatriotes alors que notre idée est un peu différente : on veut partir de la culture tchèque et slovaque qu’on connaît bien et faciliter les rencontres et les échanges avec d’autres cultures. Marseille est une ville cosmopolite. Le multi-culturalité est la richesse de Marseille, donc notre objectif est vraiment d’être implanté sur le terrain et de faire des échanges avec toutes les autres cultures. »

Marseille,  photo: ho visto nina volare,  CC BY-SA 2.0

Pourquoi ce nom de Goulash pour l’association qui est quand même un plat hongrois à la base, même s’il a essaimé dans toute l’Europe centrale…

Goulash | Photo: Dezidor,  Wikimedia Commons,  CC BY 3.0

« Bien sûr, il y a eu un débat autour du nom. L’équipe est aussi composée d’une Française et d’une Slovaque. Lucie, qui est slovaque, insistait sur le fait que le nom doive être un peu universel, pas uniquement tchèque. On a abandonné tous les noms du type Amitié tchèque, slovaque, etc. On cherchait quelque chose de plus original, et on a pensé très vite à la nourriture qui est quelque chose qui crée un lien. On a évoqué ‘pivo’ (la bière), ‘chleba’ (le pain), etc. Finalement, on a pensé à ‘Goulash’. C’est vrai que c’est un plat hongrois mais cela reste typique en Tchéquie, en Slovaquie, en Europe centrale de manière plus générale. Et puis, cela correspond bien avec notre idée d’échanges et de mélange des cultures. »

N'est-ce pas un peu risqué de créer une telle association en pleine pandémie alors que de nombreux événements risquent à tout moment d'être annulés ?

« Cela peut sembler risqué mais en réalité pas forcément. Créer une association, c’est aussi beaucoup de démarches administratives. C’est donc un bon moment, on a assez de temps pour tout faire, tout préparer. Tout est nouveau pour nous, donc on a fait quelques petites erreurs. On a fait un peu un goulash administratif ! En ce qui concerne l’année 2021, rien n’est sûr évidemment, mais on espère faire quelques événements, même si c’est à petite échelle et avec un public réduit. Je pense que pour tester, démarrer, et voir comment on fonctionne comme équipe, avec le lieu, cela peut être bien. »

Vous vous fixez l'horizon 2021 pour organiser un premier festival, comment voyez-vous les choses ?

Marseille,  photo: Patrick Nouhailler's…,  CC BY-SA 3.0

« C’était une des raisons pour lesquelles on voulait créer l’association. On connaît un festival culturel tchèque organisé à Brême en Allemagne, ‘Tak se dělá jaro’. On avait envie d’organiser une sorte de pendant à ce festival, qui s’appellerait Le Printemps tchèque. Ce qui nous plaît dans ce festival, c’est qu’il accueille des artistes tchèques contemporains, des écrivains, des illustrateurs… et une de ses organisatrices va déménager à Marseille ! Ce serait l’occasion de faire une suite de l’événement à Marseille, d’autant qu’elle a déjà de l’expérience en la matière. Ici, il y a aussi un musicien tchèque, Marek, qui a beaucoup de contacts dans la branche.  Si tout va bien, on espère donc faire ce petit festival de littérature, musique, animations etc. Evidemment rien n’est sûr, mais on espère quand même faire notre année zéro du Printemps tchèque en 2021. Toutes les personnes qui veulent aider et participer sont bien sûr bienvenues ! »

Avant cela, un événement inaugural  est prévu le 3 décembre : la célébration anticipée de la Saint-Nicolas, une fête importante en Tchéquie et Slovaquie et que vous avez imaginée avec un aspect caritatif...

'Goulash suspendu de la Saint-Nicolas'

« La culture est à l’arrêt actuellement et on ne peut rien faire. On avait quand même envie de commencer avec une activité. Comme il s’agit de la période de l’Avent, on s’est dit : pourquoi pas un événement caritatif ? Et pourquoi pas un goulash solidaire ? Anne-Claire, qui est dans notre équipe et qui a vécu à Prague, aime particulièrement la Saint-Nicolas et ça nous a donné l’idée d’organiser un ‘goulash suspendu de la Saint-Nicolas’. Tout le monde connaît le principe du ‘café suspendu’, qui est de prendre un café, mais d’en payer deux dont un est destiné à une personne dans le besoin. Nous allons faire pareil, mais avec une goulash. Jeudi 3 décembre, nous allons cuisiner un goulash dans un centre autogéré de Marseille où les gens pourront venir acheter un goulash à partir de midi, en vente à emporter. Avec cet argent, nous allons préparer un deuxième goulash que nous allons ensuite distribuer aux personnes SDF dans les rues de Marseille. Nous collaborons pour ce faire avec une association locale qui s’appelle Accueil de jour, qui connaît très bien le terrain, et nous a indiqué qu’il y a pas mal de personnes SDF originaires d’Europe centrale. On espère leur faire un peu plaisir avec ce plat chaud typique et échanger avec les personnes que nous allons rencontrer. »

Comment peut-on devenir membre de l'association ?

« L’adhésion à l’association est très simple. Soit via la plateforme Hello Asso, soit via notre mail [email protected]. On a fixé l’adhésion à 10 euros par an. Sont évidemment les bienvenues, toutes les personnes qui ont envie de collaborer avec nous, qui ont des idées, et qui sont en accord avec nos principes : le partage, l’ouverture, la solidarité, l’intérêt pour les cultures tchèque et slovaque mais aussi toutes les cultures du monde. »

https://www.facebook.com/associationgoulash