Un groupe des amis de la Tchéquie fondé au Parlement à Alger, où la rue gronde encore
Un nouveau groupe des amis de la République tchèque a été fondé le mois dernier au Parlement algérien. Créé dans le but d’approfondir les relations entre Alger et Prague et de développer la coopération économique, ce groupe a officiellement démarré ses activités en présence de l’ambassadeure tchèque à Alger le 5 février, soit une dizaine de jours avant les premières manifestations dans le pays toujours officiellement dirigé par Abdelaziz Bouteflika. Ce vendredi s’annonce à nouveau mouvementé.
Le nouveau groupe des amis de la Tchéquie est présidé par Laid Kacem, député du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au pouvoir ces dernières années. Radio Prague a joint Laid Kacem par téléphone à Alger :
« L’Algérie a toujours cherché à tisser des relations avec tous les pays épris de paix avec qui nous partageons certains principes. En plus, les relations entre l’Algérie et la Tchéquie sont très anciennes et l’Algérie a su garder des liens avec tous les pays qui l’ont soutenue pendant la révolution. »
Des liens qui datent de la lutte pour l’indépendance…
« Parce qu’à l’époque Prague appartenait au mouvement socialiste dans le monde qui a soutenu l’Algérie contre l’occupant français et Prague a toujours su se ranger aux côtés du peuple algérien pour son indépendance. Ce sont des relations historiques ; l’Algérie n’oublie jamais ses amis et ceux qui l’ont soutenue dans les moments difficiles jusqu’à notre indépendance. »
Qu’attendez-vous de ce nouveau groupe parlementaire d’amitié algéro-tchèque ?
« On attend beaucoup de choses. L’Algérie a changé de cap et s’est alignée sur le monde économique nouveau. Nous préférons avoir des partenariats avec des pays avec lesquels nous avons déjà des relations de confiance et la Tchéquie est présente dans le cœur des Algériens. Nous voulons développer nos relations économiques dans tous les domaines et surtout dans l’industrie. »
Quels secteurs de l’industrie en particulier intéressent la partie algérienne ?
« Le secteur automobile, par exemple. D’ailleurs Škoda est déjà présente en Algérie. Il y a beaucoup d’autres partenariats dont l’Algérie a besoin. Avec le cours du pétrole qui vacille il est temps de penser à autre chose pour nos rentrées de devises. Le domaine industriel est vaste et nous intéresse dans son ensemble. »
Comment va l’Algérie cette semaine ?
« L’Algérie est éprise de liberté. Vous avez vu partout dans le monde – ce qui se passe en Algérie se passe dans le calme, pour la démocratie, pour le bien-être du peuple algérien, pour une vision plus claire de la gestion du pays. J’espère qu’avec le temps tout rentrera dans l’ordre. Les Algériens sont épris de liberté et vont régler ce problème entre eux le plus vite possible et ce ne sera qu’un petit mauvais souvenir. »Les Tchèques ont également été épris de liberté en 1989. A Prague on s’apprête à célébrer le trentième anniversaire de la révolution de velours. Est-ce que cela peut être une source d’inspiration du côté algérien selon vous ?
« Non, non, ce qui se passe en Algérie est typiquement algérien. Le peuple se réveille et cherche à mieux vivre, à être dirigé de manière honnête et propre pour le bien de tout le monde. On n’est inspiré par aucune révolution dans le monde mais par nos propres valeurs et principes pour que l’Algérie sorte du marasme qu’elle a vécu. C’est normal, c’est une petite révolte d’un peuple qui aspire à mieux vivre. »
Vous parlez de marasme – le développement de relations bilatérales avec des pays comme la Tchéquie peut-il aider l’Algérie à sortir de ce marasme ?
« La politique joue un rôle important, c’est vrai, mais ce qui nous intéresse le plus dans nos relations avec nos amis tchèques, c’est de développer nos relations dans le domaine économique. Pour ce qui est de l’amélioration de la situation en Algérie, je répète qu’il s’agit d’un problème familial algéro-algérien et c’est aux Algériens que reviendra le mérite de régler ce problème. »
Êtes-vous optimiste pour l’avenir ?
« Très optimiste. Il faut l’être, sinon la vie s’arrêterait là… »