Un large champ d'intérêt pour Vaclav Havel aux Etats-Unis

Fin mars, l'ex-président tchèque Vaclav Havel a quitté le pays pour passer deux mois aux Etats-Unis. Un séjour qu'il caractérise lui-même plutôt comme un séjour d'études. La politique ne demeure pas pour autant en marge de son intérêt. Une information d'Alena Gebertova.

Vaclav Havel

On le sait bien et certains le déplorent. Depuis la fin de son mandat présidentiel, voilà plus de deux ans, Vaclav Havel ne commente plus que rarement l'actualité politique nationale. A ce principe, il ne fait d'entorse que lorsqu'il s'agit d'un événement vraiment important - ce fut le cas de la chute du cabinet Spidla, par exemple - ou quand il s'interroge sur les contextes plus larges de la situation politique dans le pays... En revanche, Vaclav Havel s'exprime assez souvent sur l'actualité internationale. Sa dénonciation du caractère « ambigu » des festivités pompeuses qui se sont déroulées à Moscou, à l'occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre, en est le témoignage le plus récent. Le soutien qu'il accorde ouvertement et régulièrement aux dissidents cubains ou son intérêt pour la Biélorussie sont notoirement connus. Dans cette logique, il n'est guère étonnant que l'intervention que Havel veut prononcer à la fin de son séjour à la Bibliothèque du Congrès américain soit consacrée aux droits de l'homme.

Aussi, pendant le petit déjeuner que Vaclav Havel a pris jeudi, à Washington, avec Bill Clinton, « une rencontre entre vieux amis » selon l'ex-président tchèque, une partie de la conversation a porté sur la situation en Russie, en Ukraine et en Géorgie. L'ex-chef de la diplomatie américaine, Mme Madeleine Albright, connaît, quant à elle, l'intérêt intarissable de Vaclav Havel pour la politique, dont celui-ci a d'ailleurs fait preuve sa vie durant. Pour le satisfaire, elle organise pour lui des soirées-débats sur des thèmes politiques avec différentes personnalités américaines. Une jolie façon de concilier le Havel dramaturge, écrivain et philosophe avec le Havel « homo politicus ».