Un regard tchèque sur le résultat des législatives en Italie
L'Union du centre gauche a donc remporté les législatives en Italie. Elle devrait disposer d'une confortable majorité à la Chambre des députés, mais quelle sera la politique de cette union quelque peu hétéroclite dans le contexte européen ? Comment cette victoire du centre-gauche est-elle perçue en République tchèque ?
« J'apprécie hautement le gouvernement de Silvio Berlusconi, car il détient un record, cinq années au pouvoir, vraiment un record dans l'Italie d'après-guerre. En général, les gouvernements n'ont tenu que pendant de courtes périodes, même six mois seulement. Espérons donc que le nouveau gouvernement sera stable, dans l'intérêt de l'Italie et, naturellement, dans l'intérêt de l'Union européenne. »
Le chef de la diplomatie tchèque s'est aussi exprimé sur le vainqueur des législatives en Italie :
« Romano Prodi est un Européen convaincu. C'est un partisan de l'Union européenne, car il a assumé la fonction de président de la Commission européenne pendant cinq ans. L'Italie représentera donc une force importante dans les efforts d'intégration, ce qui convient parfaitement à la République tchèque. »
Dans la presse tchèque, les commentateurs affichent une position plus réservée. Pour Viliam Buchert, dans le quotidien Mlada fronta Dnes, il est dommage que les législatives italiennes se soient réduites seulement à un duel entre deux personnalités : Silvio Berlusconi très controversé et Romano Prodi une personnalité européenne certes, mais à qui il manque un certain charisme. Pour Bob Frieder, du quotidien Lidove noviny, les législatives italiennes restent une sorte de show méridional. En effet, comme le fait remarquer l'ensemble des médias tchèques, les programmes électoraux des différentes formations politiques en lice n'ont pas joué le premier rôle. Les économistes ajoutent que ces formations n'ont pas présenté d'objectifs clairs concrets et pour que la « Botte italienne » ne soit plus appelée « Le malade de l'Europe ». Un drame électoral à l'italienne, certes, avec une infime victoire de Romano Prodi contestée par son adversaire Silvio Berlusconi, mais presque relégué au second plan par un autre fait divers, l'arrestation du grand chef de la Cosa Nostra. Les commentateurs tchèques sont unanimes : pas de changements notoires à attendre du nouveau gouvernement italien conduit par Romano Prodi.