Une cure de jouvence pour la Bibliothèque nationale
Le Klementinum, ancien couvent des jésuites à Prague qui abrite la Bibliothèque nationale, déborde de livres et autres documents. Pour élargir sa capacité de stockage et pour se doter des installations d’une bibliothèque moderne, le Klementinum doit subir une cure de revitalisation dont la première étape vient de commencer.
C’est pour soulager le Klementinum, grand ensemble d’édifices baroques dans le centre de la capitale, qu’a été lancé l’appel d’offres pour la construction de la nouvelle Bibliothèque nationale. Vainqueur, le projet futuriste de l’architecte tchéco-britannique Jan Kaplický s’est cependant heurté aux réticences d’une partie de la population tchèque, et aujourd’hui sa réalisation semble improbable. Faute de mieux, il faut donc procéder à la revitalisation du Klementinum, comme l’explique le directeur de la Bibliothèque nationale, Pavel Hazuka :« La première étape de la revitalisation de la bibliothèque concerne la partie du Klementinum qui était occupée par la Bibliothèque nationale technique. La bibliothèque technique ayant été transférée, l’année dernière, dans un nouveau bâtiment dans le quartier de Dejvice, toute cette partie du Klementinum s’est libérée et nous avons ainsi pu entamer la première étape de la revitalisation. Certaines salles où étaient stockés les livres seront transformées en salles d’études équipées d’installations techniques sophistiquées. » Durant cette première phase seront restaurées aussi les plus belles parties de l’ensemble, la Chapelle aux miroirs et la Salle baroque. Dans le cadre de la deuxième étape, les infrastructures seront réparées et un centre informatique moderne construit. Dans les phases suivantes, le Klementinum retrouvera son aspect baroque, sera débarrassé des ajouts des époques postérieures et sera probablement équipé de nouveaux garages. Le montant de tous ces travaux s’élèvera à environ 115 millions d’euros. Le caractère historique de l’ensemble doit être sauvegardé. C’est pourquoi les architectes chargés du projet ont été contraints de renoncer à quelques remaniements importants qui avaient été envisagés avant d’être considérés comme trop brutaux par l’Institut de protection des monuments historiques. Le directeur Pavel Hazuka ajoute que, parallèlement, sera reconstruit aussi le dépôt de la bibliothèque situé dans le quartier périphérique de Hostivař :
« Le reconstruction du dépôt est divisée en deux étapes qui coûteront quelque 38 millions d’euros. L’achèvement des travaux est prévu pour 2014. Le dépôt abritera avant tout le Fonds de conservation national et il y aura aussi des locaux réservés au Centre de numérisation des textes qui est en train de se constituer et fait partie du projet de Bibliothèque nationale numérique. »
Si tout va bien, en 2015 Prague disposera d’une Bibliothèque nationale moderne abritée dans un bâtiment historique d’une capacité suffisante pour contenir, avec le dépôt de Hostivař, l’afflux des nouveaux livres et documents pendant le demi-siècle prochain.