D’importants travaux pour dynamiser la Bibliothèque nationale et l’ouvrir à un plus large public

Клементинум

La Bibliothèque nationale de République tchèque (Národní knihovna České republiky) traverse une période de revitalisation et de modernisation. Sous l’impulsion de son nouveau directeur, Tomáš Böhm, la plus vieille des bibliothèques tchèques veut devenir une « institution ouverte et digitale » plus accessible au public. Cet objectif passe d’abord par la rénovation du bâtiment historique qui l’accueille, l’ancien collège jésuite Clementinum (Klementinum en tchèque), situé dans la quartier de la vieille ville à Prague. Ces changements ne sont pas sans susciter quelques critiques, notamment sur le coût des travaux.

Le Klementinum,  photo: Štěpánka Budková
Le bâtiment Klementinum peut s’enorgueillir d’une déjà longue histoire dernière lui. Au XIème siècle, y est fondée une chapelle dédiée à Saint Clément. A partir de 1227, un couvent dominicain s’y installe, lequel devient près de trois siècles plus tard, en 1556, dans le contexte du concile de Trente visant à revitaliser l’église catholique face à la Réforme protestante, un collège jésuite. Après la dissolution de leur ordre, en 1773, le bâtiment accueille la Bibliothèque universitaire impériale et royale.

C’est aujourd’hui la Bibliothèque nationale qui y est établie, et qu’il s’agit de redynamiser. L’ouverture à un public élargi est la priorité. A cette fin, le bâtiment sera divisé en plusieurs zones, qui devraient permettrent une circulation plus libre d’un public qui n’aura pas toujours besoin d’une carte d’abonnement pour accéder à certaines d’entre elles. La construction d’un parking souterrain est également à l’ordre du jour.

Autre point important, les capacités de stockage de la bibliothèque arrivaient à saturation. Pour résoudre ce problème d’espace, un dépôt pour les archives doit être édifié à Hostivař. Les travaux entrepris en avril dernier devraient s’échelonner jusqu’en 2016. Seulement, un certains nombres de critiques se sont fait entendre. Le coût des travaux d’abord suscite parfois des rancoeurs. Ainsi, la reconstruction du bâtiment Klementinum nécessite à lui seul la mobilisation d’environ deux milliards de couronnes. A cette dépense, il faut ajouter un milliard de couronnes destiné au nouveau dépôt d’Hostivař, le tout pour un total d’environ 120 millions d’euros.

L’ouverture de la Bibliothèque sur la rue Platnéřská est un autre point de tension. En effet, pour l’Institut national du patrimoine, la construction d’une nouvelle entrée risquait de dénaturer le monument. L’institution s’est plainte de ne pas avoir pu donner son avis avant le début des travaux. Tomáš Böhm, le directeur de la Bibliothèque nationale, répond aujourd’hui à ces critiques et tente de calmer les esprits.

« Nous nous sommes fermement opposés à la proposition, présente dans l’ancien plan, et qui signifiait ouvrir un large espace sur la rue Platnéřská. Actuellement, nous projetons seulement d’ouvrir des accès pour la logistique et vers les parkings des premier et second sous-sols, ce qui en aucun cas ne dénature la façade du Klementinum. Et avec l’Office du patrimoine, nous sommes d’accord là-dessus. »

A la fin des travaux, la Bibliothèque devrait accueillir une galerie et un café de style, une salle de congrès et un espace d’étude. Elle est en parallèle engagée dans la numérisation de près de quatre millions de documents en partenariat avec Google. Avec l’ouverture à Dejvice en 2009 de la Bibliothèque technique nationale, il s’agit réellement d’une importante étape de modernisation des bibliothèques de Prague.