Une découverte tchèque pourrait faire avancer l’élaboration d’un vaccin contre les tiques
Un pas important a peut-être été réalisé grâce à des chercheurs tchèques dans la lutte contre les tiques. Une équipe de parasitologues de l’Université de Bohême du Sud et du Centre biologique de l’Académie des sciences à České Budějovice a en effet découvert l’existence d’une nouvelle protéine, baptisée ferritine 2, qui influence la digestion de sang de l’acarien parasite.
Si les expériences actuellement en cours aboutissent aux résultats espérés, à terme, un nouveau vaccin qui entraînerait la mort des tiques pourrait être mis au point. Il s’agirait alors d’une avancée sanitaire prépondérante que ne manqueraient pas de saluer les médecins mais aussi un grand nombre d’éleveurs de bétail ou encore de maîtres de chiens. Les tiques, qui passent une partie de leur cycle de vie sur la peau des mammifères ou des oiseaux, véhiculent en effet certaines maladies plus ou moins graves, et notamment l’encéphalite et la borréliose, aussi appelée maladie de Lyme.
Pour l’heure, les parasitologues tchèques ont constaté l’existence d’un mécanisme jusqu’alors inconnu qui protège les tiques d’un empoisonnement au fer. Du fer que les tiques absorbent en grande quantité lorsqu’elles consomment le sang du corps qu’elles ont piqué. Du sang dont la quantité aspirée peut représenter jusqu’à cent fois le poids originel d’une tique avant la piqûre. Dans le corps du parasite, cette protection du fer est assurée par une protéine que les chercheurs tchèques ont appelée ferritine 2. On connaissait déjà l’existence de la ferritine, qui permet le stockage du fer. Voici donc la ferritine 2 et l’idée des parasitologues tchèques est de bloquer l’action de la molécule afin d’entraver le processus de digestion des tiques.
L’expérience menée par les chercheurs tchèques a constitué à bloquer la production de la ferritine 2 dans le corps de tiques pour constater que la majorité d’entre elles avaient alors des difficultés à sucer le sang. Le fer se trouvant dans celui-ci ne s’accumule plus à l’intérieur des cellules du parasite dans la ferritine 1. Résultat, la tique n’est plus en mesure de recevoir suffisamment de matières nutritives pour survivre et se reproduire.
Reste l’essentiel : la ferritine 2 nouvellement découverte apparaît comme une molécule contre laquelle un vaccin pourrait être mis au point. Les chercheurs ont découvert que la protéine injectée dans le sang des animaux entraînait la production d’anticorps à la ferritine 2. Responsable de l’équipe de chercheurs de České Budějovice, Ondřej Hajdušek a donné quelques précisions sur l’avancement actuel des travaux dans l’élaboration d’un vaccin :
« Nous menons actuellement des expériences sur du bétail. Nous avons également commencé des essais de vaccination sur des lapins et des cochons d’Inde afin de voir si nous parvenons à réduire le nombre de tiques sur ces créatures. Nous avons aussi envoyé la protéine au Mexique parce que les fermiers mexicains sont confrontés à de graves problèmes avec leur bétail, et nous aimerions pouvoir les aider. »
Les parasitologues tchèques espèrent avoir des premiers résultats concrets d’ici un à deux ans. Si ces résultats s’avéraient positifs, ils envisageraient alors d’appliquer le vaccin aussi sur les hommes.