Une école maternelle en français à Prague

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Modre nebe - Ciel bleu en français -, c'est le nom d'une école maternelle privée située sur les hauteurs de Smichov, dans le cinquième arrondissement de Prague. Une école pas comme les autres, une école internationale avec pour langue principale le français. Une idée originale, dont la réalisation n'a pas été simple au départ.

Hana Amrouche est la directrice de l'école depuis sa création : « Il y a cinq ans que notre petite école a commencé. On est le premier établissement français, pas uniquement à Prague, mais dans toute la République tchèque. Il y a évidemment le Lycée français mais ce n'est pas la même chose. »

Avez- vous reçu beaucoup de demandes au début ?

« Au début on a quand même eu quelques difficultés. C'était tout nouveau, on n'avait pas beaucoup d'enfants. On a commencé avec un petit groupe, et avec le temps, nous avons eu plus d'incriptions, on a pu partager les enfants dans différents groupes, selon leur âge. Aujourd'hui nous avons une petite section, une moyenne section, et les pré-scolaires. Depuis le 1er octobre nous avons ouvert la petite pouponnière pour les enfants âgés de plus d'un an. »

« Il y a 35 enfants inscrits, et chaque groupe a une éducatrice francophone. Soit ce sont des filles de langue maternelle française, soit elles ont appris le français. Donc on a quatre éducatrices, une directrice, et aussi des professeurs externes, comme aujourd'hui par exemple où vient le professeur de musique qui prend les groupes à tour de rôle. »

« Les enfants sont soit des enfants français ou des enfants issus de couples mixtes, ou des enfants tchèques. »

Quels sont les tarifs ?

« Les droits d'inscription se paient une seule fois, et ce même si l'enfant reste trois ans chez nous. Après, les tarifs mensuels varient car nous avons plusieurs possibilités de fréquenter l'école. Les enfants peuvent venir deux, trois, ou cinq fois par semaine, pour la demi-journée ou toute la journée, donc le tarif change, mais ça tourne environ autour de 10 000 couronnes par mois. »

« Les méthodes d'enseignement sont inspirées du système français, à la différence près que dans les maternelles françaises il y a beaucoup d'élèves par classe. Chez nous les groupes sont plus petits, donc l'enseignement est un peu plus individuel. »

« Il y a des enfants qui rejoignent les établissements tchèques, d'autres qui vont au Lycée français, et cela nous a fait plaisir car ils n'ont eu aucun problème de communication en arrivant au cour préparatoire. »

Qu'est-ce qui pousse des parents à inscrire leur enfant ici plutôt qu'à la maternelle du Lycée français ?

« On ne peut pas être comparé au Lycée français, qui est un grand établissement qui représente la France. Nous sommes une petite école privée. Au Lycée français, c'est sans doute très très bien pour l'enseignement - je pense que ça ne peut pas être mieux - mais en maternelle, même en petite section, il y a 30 élèves par classe. Je pense que c'est trop. Si on a 30 élèves dans une classe de 3 ans, c'est trop difficile d'apprendre quelque chose aux enfants. On peut les garder, oui, mais il n'y pas d'apprentissage, ce n'est pas possible. »

C'est ce que vous disent les parents français qui viennent inscrire leur enfant ici ?

« Oui, beaucoup d'entre eux ont du mal à faire sortir leurs enfants d'ici pour les inscrire au Lycée français, à cause de ce problème des classes surchargées. »

« Chez nous, la journée démarre à 7h45, les enfants arrivent jusqu'à 9h, heure à laquelle on donne le petit-déjeûner dans le réfectoire. Après la propriétaire joue au piano et on commence la journée en chantant, puis les enfants rejoignent leur classe avec leur éducateur pour différentes activités. »

Vous arrivez à fonctionner avec les droits d'inscription et les frais de scolarité payés par les familles ?

« Jusqu'à maintenant, on fonctionne uniquement avec ce qu'on reçoit des parents. Malheureusement, nous ne sommes ni aidés ni sponsorisés. Alors c'est peut-être le moment de demander du secours, et si quelqu'un veut nous aider, notre école s'appelle « Ciel bleu », à Prague 5... »