Une greffe de l'intestin grêle, pour bientôt, en République tchèque ?

Le coeur, le foie, le poumon, le pancréas, voilà les organes qui sont plus ou moins couramment transplantés en République tchèque. L'attention est dorénavant tournée vers la possibilité de la greffe de l'intestin grêle, intervention qui n'y a encore jamais été effectuée.

La médecine des transplantations en République tchèque peut se targuer d'un heureux bilan, avec la réalisation de près de neuf milles greffes d'organes. La première greffe, celle d'un rein, a été réalisée ici dans les années soixante. Plus de la moitié des greffes qui sont effectuées dans le pays sont à mettre au compte de l'IKEM, Institut de la médecine clinique et expérimentale, à Prague. Fort de ses succès précédents, l'établissement se prépare maintenant à la transplantation de l'intestin grêle qui, jusqu'aujourd'hui, reste l'une des moins fréquentes et des plus difficiles. Pourquoi ? Réponse du professeur Jacques Pirren de l'Hôpital universitaire de Gasthuisbergen, en Belgique, qui a récemment organisé à Prague un séminaire pour ses homologues tchèques.

« Les résultats de la greffe de l'intestin sont peut-être un peu moins bons que dans d'autres cas, parce que l'intestin peut produire des réactions de rejet assez sévères... Pour éliminer ça, il faut donner des médicaments anti-rejet, mais à fortes doses. La réaction de rejet peut être effectivement très violente ».

En préparant une première transplantation intestinale, dont le délai n'a pas encore été précisé, l'IKEM dresse d'ores et déjà une liste des patients avec des indications très précises. Explication de Jacques Pirren :

« La transplantation est indiquée chez des personnes qui ne disposent plus de leur intestin grêle, soit que celui-ci ait été résecté, par exemple à la suite d'un infarctus, ou chez les patients qui disposent de leur intestin, mais qui ne fonctionne pas. Un intestin anatomiquement présent, mais qui ne fonctionne pas. Dans ces deux cas, il peut y avoir nécessité de greffer un nouvel intestin ».

A l'échelle européenne, les centres spécialisés dans la transplantation intestinale sont assez rares, la majorité des greffes de l'intestin grêle étant réalisée aux Etats-Unis. Si les équipes de l'IKEM qui suivent à présent une formation intense, arrivent à joindre et élargir leurs rangs, ce sera une belle réussite pour la médecine tchèque et un nouvel espoir pour quelques dizaines de malades nécessiteux.