Une hausse du salaire minimum à l’ordre du jour

Photo: Archives de Radio Prague

Ce mardi, les syndicats ont annoncé vouloir augmenter le salaire minimum de 500 couronnes (18,5 euros) afin d’atteindre le montant de 9 000 couronnes (333 euros). Cette revalorisation est soutenue par le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka sous condition que la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOZ) trouve un accord avec les représentants des employeursdu patronat. La dernière augmentation du salaire minimum, qui concernait environ 120 000 employés, date d’août 2013. Il s’agissait d’une hausse de 500 couronnes (18,5 euros selon le cours actuel de la couronne) après une longue période de stagnation car le salaire minimum n’avait pas évolué depuis 2007.

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Le gouvernement de Bohuslav Sobotka prévoit une augmentation du salaire minimum tous les ans. Si dans le cadre des négociations tripartites, un accord entre les syndicats et les patrons n’est pas trouvé, le cabinet présentera son propre projet basé sur un compromis.

Selon les données du ministère du Travail et des Affaires sociales, environ 3% de travailleurs (entre 100 et 120 000 personnes) touchent l’équivalent du salaire minimum qui est actuellement de 8500 couronnes (environ 314 euros). Son montant a évolué depuis février 1991 quand il a été fixé à 2000 couronnes tchécoslovaques. Néanmoins, pour la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová-Tominová, le salaire minimum est insuffisant car il est inférieur au seuil de pauvreté (40% du salaire moyen pour Eurostat) correspondant au revenu dequi s’établit à 9 600 couronnes (355 euros) par mois. Les personnes rémunérées à la valeur du salaire minimum constituent donc le groupe des « travailleurs pauvres », c’est-à-dire des gens dont le salaire ne suffit pas à couvrir les dépenses de base.

Les statistiques d’Eurostat, reprises en juillet 2013 par le quotidien Právo, révèlent que 18,2 % de tous les employés sont menacés par la pauvreté car leur revenu brut ne dépasse pas 14 500 couronnes mensuelles (537 euros). L’objectif de la ministre Michaela Marksová-Tominová est donc d’approcher le salaire minimum à 40% du salaire moyen.

Un sondage réalisé par la banque ČSOB au début du mois d’avril révèle que 46% des entrepreneurs sont favorables à l’augmentation du salaire minimum, lequel est payé par une entreprise sur huit. Seulement 15% des représentants des PME tchèques voudraient la le supprimer. L’opposition au salaire minimum provenant du camp libéral, notamment du Parti civique démocrate (ODS), met en garde contre ce dispositif car selon elle, la hausse du salaire minimum est à l’origine de plus de chômage et de travail au noir. La ministre du Travail et des Affaires sociales réfute cet argument pour son manque de preuves scientifiques.