Une immigration toujours plus européenne en République tchèque

Photo: Commission européenne

En République tchèque, un habitant sur vingt-cinq est étranger. D’après les informations publiées ce jeudi par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), 441 500 étrangers vivent en République tchèque. Le chiffre reste relativement stable ces cinq dernières années, mais en comparaison avec d’autres pays de l’Union européenne, la part des étrangers vivant en République tchèque est beaucoup plus faible. Au micro de Radio Prague, Daniel Chytil de l’Office tchèque des statistiques a dévoilé plus de détails sur le sujet.

Daniel Chytil,  photo: ČT24
Les étrangers représentent 4,1% de la population totale de la République tchèque, et leur part est ainsi une des plus basses de l’Union européenne. Daniel Chytil, le responsable du département de la main-d’œuvre, des migrations et de l’égalité des chances au sein de l’Office tchèque des statistiques précise les évolutions au niveau des flux de personnes en République tchèque. Daniel Chytil :

« Si je pars de l’année 2004, à savoir l’année de l’entrée de la République tchèque dans l’Union européenne, alors le nombre d’étrangers a considérablement augmenté. Mais le nombre maximal d’étrangers a été constaté en 2008, et c’est à partir de ce moment-là que le nombre d’étrangers stagne et baisse même légèrement. Si on divise les pays entre les membres de l’UE et les autres, alors le nombre d’étrangers venant de l’UE est toujours plus nombreux, tandis que le nombre d’étrangers venus des pays hors UE est en baisse. La tendance constatée ces dernières quatre ou cinq années se poursuit. »

Si les raisons de cette immigration ont principalement été d’ordre économique et de mise en valeur sur le marché du travail, quelles sont les nationalités qui sont les plus présentes sur le territoire tchèque ? Daniel Chytil répond :

Photo: Commission européenne
« Les plus nombreux sont les Ukrainiens, qui représentent, avec les Slovaques, près de la moitié des étrangers en République tchèque. Avec les Vietnamiens, ces trois nationalités représentent les trois cinquièmes de la part totale des étrangers. Ensuite, les trois autres pays qui sont représentés de façon importante sont la Russie, la Pologne et l’Allemagne. Ces six pays forment à eux seuls les trois quarts d’étrangers en République tchèque. »

La plupart des étrangers vivent à Prague, à savoir 37% d’entre eux. Ils représentent 13% de la population totale de la capitale tchèque. Leur répartition varie par la suite en fonction de leur nationalité : 7% des Russes, par exemple, sont installés dans la région de Karlovy Vary. Toutefois, plus de la moitié des étrangers sont établis dans la région de Bohême centrale et de Prague. Rappelons également que 238 900 personnes disposent d’un permis de séjour permanent, tandis que les 202 600 étrangers restants ne demeurent dans le pays que de manière temporaire. Et qu’en est-il de la part des Français ? Daniel Chytil développe :

Photo: Štěpánka Budková
« En 2013, les Français vivant en République tchèque étaient au nombre de 3025. Ils ne font donc pas partie des nationalités les plus fréquemment rencontrées dans le pays, mais ils ne sont pas sans importance. Un tiers des Français ont leur résidence permanente en République tchèque, les autres y résident temporairement en tant que citoyen européen. Un tiers des Français en Tchéquie sont des Françaises. Sinon la tendance est à une hausse du nombre de Français, à l’instar des autres nationalités de l’Union européenne. Depuis 2008, le nombre de Français s’est accru d’un cinquième, mais depuis 2004 leur nombre a pratiquement doublé. Quant à la répartition des Français sur le territoire, les deux tiers d’entre eux sont installés à Prague. Et dans la capitale tchèque, les Français se concentrent le plus dans les arrondissements de Prague 5 et de Prague 2. »

Plus de la moitié des Vietnamiens pragois vivent dans l’arrondissement de Prague 4, tandis que les Russes préfèrent les arrondissements 5 et 6 de la capitale. Si des communautés d’immigrants s’organisent également dans le pays, selon Daniel Chytil l’apparition de ghettos, comme il en existe dans d’autres pays, ne risque pas de se produire. Précisons également qu’au cours des dix dernières années, le nombre de lycéens étrangers a augmenté de 152%. Actuellement, 9 000 étrangers fréquentent un lycée, 14 600 une école primaire et environ 5 500 une maternelle. A titre indicatif, les bancs universitaires comptent près de 3 500 Russes, qui y étudient de façon gratuite.