Une longue crise gouvernementale en perspective
A moins qu'un ou plusieurs députés sociaux-démocrates trahissent leur parti pour rejoindre les rangs de l'ODS - ce qui s'est déjà produit dans le passé -, les chances pour le gouvernement que tente de former l'ODS, avec les chrétiens démocrates (KDU-CSL) et les Verts (SZ), d'obtenir la confiance de la majorité des députés sont plus que minces, vu la nouvelle composition de la Chambre basse.
Même s'il a mis depuis un peu d'eau dans son vin, son attitude semble avoir compromis les chances d'une alliance entre les deux principaux partis du pays tant qu'il restera à la tête du CSSD, d'autant que le chef de l'Etat, fondateur et toujours président d'honneur de l'ODS, pourrait profiter de l'occasion pour se débarrasser enfin d'un adversaire de taille.
Lundi soir, Jiri Paroubek posait un ultimatum: son parti ne soutiendra aucun gouvernement qui ne sera pas un «cabinet d'experts» indépendants de toute formation politique, du même type que celui nommé par Vaclav Havel en 1997 pour résoudre une précédente crise. Pour le politologue Zdenek Zboril, cette stratégie est claire: « Un tel gouvernement d'experts étant toujours provisoire, cela signifie que le CSSD table sur des élections anticipées ».Des élections anticipées que d'autres analystes, comme Petr Just, prévoient être organisées dès l'automne:
« Je pense que personne ne va parvenir dans ces circonstances à former un gouvernement viable et que des élections anticipées pourraient finir par être organisées, peut-être en même temps que les prochaines élections municipales et sénatoriales partielles. »
Les élections municipales et sénatoriales sont prévues vers la fin du mois d'octobre prochain. Bref, cette nouvelle crise gouvernementale semble loin d'être terminée...