Une nouvelle panne de la centrale nucléaire de Temelin et de nouvelles protestations d'adversaires autrichiens de l'atome
Les accords de Melk sont accomplis et la commission chargée d'examiner l'influence de la centrale nucléaire de Temelin sur l'environnement terminera ses activités. Voilà la conclusion de la réunion ministérielle de ce mercredi.
Signés en l'an 2000, date de la mise en service de la centrale, les accords dits de Melk engageaient la partie tchèque à signaler toute anomalie dans le fonctionnement et la sécurité de Temelin dans un délai de 72 heures. Tout au long des six ans de la durée de ces accords, la partie tchèque a tenu ses engagements, estime le gouvernement actuel. D'après les ministres, le dialogue tchéco-autrichien dans le cadre des accords de Melk aurait accompli sa mission, et le temps est venu de clôturer le processus de Melk. La façon dont la partie tchèque fournit les informations sur Temelin est sans précédent en Europe, a souligné le vice-premier ministre aux Affaires européennes, Alexandr Vondra :
« Nous pensons qu'il est temps de passer à un régime d'information standard, mais puisque le cabinet est conscient que la partie autrichienne n'est pas prête à cela, les ministres des secteurs concernés continueront à remplir les engagements de Melk. »La proposition du cabinet tchèque de mettre fin aux accords de Melk n'est pas nouvelle. Lundi dernier, le chef du cabinet, Mirek Topolanek, en a informé son homologue autrichien, Alfred Gusenbauer. En février dernier, déjà, Topolanek et Gusenbauer se sont mis d'accord que les deux cabinets commenceraient les négociations sur un nouvel accord d'information pour remplacer les accords de Melk. N'empêche que la décision de ce mercredi du cabinet a suscité de vives protestations de la partie autrichienne. Pour ce vendredi déjà, le comité d'action Stop Temelin annonce le blocage de 10 des 16 passages frontières. Il est possible que les protestations augmentent encore, après une panne d'une pompe de circulation de l'eau, survenue jeudi matin à la centrale. Ce nouvel incident, ainsi que la décision du cabinet, sont considérés par les adversaires de l'atome autrichiens comme une raison suffisante pour porter plainte contre la République tchèque à la Cour de justice internationale. Leur demande est appuyée par les membres du mouvement écologique Global 2000. De même, le conseiller de la Haute-Autriche pour l'Environnement, Rudi Anschober, envisage de porter plainte contre la Tchéquie.
Du côté tchèque, les nombreux incidents de la centrale ayant dépassé le nombre de 160 ont récemment conduit à l'expression de doutes de la part du ministère de l'Environnement sur la crédibilité de l'Office national de la sécurité nucléaire. Sa directrice, Dana Drabova, reste en fonction, mais sous un contrôle plus sévère du gouvernement, et du ministre de l'Environnement, Martin Bursik, chef du parti des Verts. Or, de tous les incidents, pas un seul n'a eu de retombées négatives sur la sécurité de la centrale, ses employés, les habitants de la commune ou l'environnement, souligne dans sa déclaration la compagnie d'électricité, CEZ qui exploite la centrale.