Une relique de l’empereur Charles Ier d’Autriche déposée à la cathédrale Saint-Guy à Prague

La relique de Charles Ier a été solennellement déposée dans la cathédrale de Saint-Guy

Le 24 avril dernier, à l’occasion du 100ème anniversaire de sa mort, une relique de Charles Ier, dernier souverain de l’empire austro-hongrois mais également dernier roi de Bohême, a été solennellement déposée dans la cathédrale de Saint-Guy du château de Prague. Charles Ier d’Autriche est considéré par l’Eglise comme monarque chrétien exemplaire et a été béatifié par le pape Jean-Paul II. Cette relique fait désormais partie des symboles nationaux les plus sacrés qui composent le fameux Trésor de saint Venceslas.

Des personnalités importantes, comme l’actuel chef de la famille Habsbourg-Lorraine, Charles ou encore le chargé d’affaires de la nonciature apostolique en République tchèque, Guiseppe Silvestrini ont été aperçus au château de Prague, dimanche dernier, à l’occasion de cette cérémonie en l’honneur du dernier roi de Bohême, Charles Ier, à la cathédrale de Saint-Guy.

La relique de Charles Ier a été solennellement déposée dans la cathédrale de Saint-Guy | Photo: Martina Schneibergová,  Radio Prague Int.

Exilé sur l’île de Madère, Charles Ier est mort d’une pneumonie le 1er avril 1922 soit il y a 100 ans. Il avait alors 34 ans.

Milan Novák, chef de la division tchèque de l’ordre de Saint-Georges en République tchèque, indique que cette relique contient une partie des côtes de Charles Ier.

La relique de Charles Ier a été solennellement déposée dans la cathédrale de Saint-Guy | Photo: Kateřina Šulová,  ČTK

« Lorsque Charles Ier a été béatifié, une de ses côtes a été prélevée. L’os a été transporté au Vatican où des morceaux de cette côte ont été placés dans des reliquaires. Elles sont maintenant conservées en symbole de vénération du monarque défunt. »

Charles Ier a été béatifié par le Pape Jean-Paul II en 2004 lors d’une cérémonie sur la place Saint-Pierre à Rome. Il a été désigné comme  « Homme d’Etat chrétien » par le pape qui a depuis, lui-même, été déclaré saint.

Milan Novák souligne que les efforts en faveur de la paix déployés Charles Ier pendant la Première Guerre mondiale ont été particulièrement prescients. Le monarque a été intronisé le 21 novembre 1916, succédant à l’empereur François Joseph, et a régné moins de deux ans, jusqu’à la chute de l’Etat des Habsbourg.

Charles Ier | Photo: Wenzl Weis,  Wikimedia Commons,  public domain

« Il a hérité d’un empire composé de 50 millions de personnes de différentes ethnies en Europe centrale au temps d’un massacre général mondial. Chrétien dans le cœur et l’âme, il n’a jamais cautionné ce qu’il se passait et il a redoublé d’efforts pour mettre fin au conflit. »

« Il a également essayé de minimiser le poids de la guerre sur les populations. L’Autriche-Hongrie a ainsi été le premier pays au monde à chercher des solutions institutionnelles à ce problème. Charles Ier a mis en place un ministère de la Santé et un ministère des Affaires sociales. Ce fut la première initiative de ce genre en Europe. »

S’il n’a jamais officiellement été couronné roi de Bohême, Charles Ier y a vécu pendant de nombreuses années avant d’en devenir prince, précise Milan Novák.

« Il a passé quatre ans de sa vie au château de Brandýs nad Labem, en Bohêùe. Il vivait alors près de Stará Boleslav, lieu du martyre du saint patron tchèque, le duc Venceslas. En tant que catholique pratiquant, il connaissait bien les traditions tchèques et il s’y identifiait beaucoup. Il parlait également très bien le tchèque. »

Château de Brandýs nad Labem | Photo: Barbora Kvapilová,  ČRo

Bien que les hommes politiques du XXe siècle comme František Palacký, aient été très ouverts à l’idée d’une réforme de la monarchie austro-hongroise, à l’heure de la Première Guerre mondiale, le cercle proche du futur président tchécoslovaque Tomáš Garrigue Masaryk penchait davantage pour une indépendance totale. Charles Ier  a tenté de revendiquer la couronne en Hongrie, mais en vain, en partie à cause de la réticence côté tchécoslovaque à l’idée d’un retour des Habsbourg sur le trône en Europe centrale.

Charles Ier avec sa femme,  Zita de Bourbon-Parma en 1917 | Photo: Rakouská národní knihovna,  Wikimedia Commons,  public domain

Avec sa femme, Zita de Bourbon-Parma, ils ont eu huit enfants. L’un d’entre eux était l’héritier du trône des Habsbourg, Otto de Habsbourg-Lorraine qui est plus tard devenu l’un des plus fervents défenseurs du projet d’intégration européenne.

Le trésor de saint Venceslas contient le crâne du saint patron du pays, mais aussi celui de sa grand-mère sainte Ludmila ainsi qu’une relique de saint Adalbert.