Une télévision à double tête ?
Depuis une semaine à peu près déjà, la situation à la Télévision tchèque reste fort explosive. Ce qui est tout à fait nouveau, et sans précédent, cette chaîne publique offre désormais deux versions d'actualités. Jan Uhlir explique.
Le conflit culmine le 24 décembre. Ne pouvant pas maîtriser la situation dans la salle de diffusion, la direction se met à propager ses actualités parallèles à partir de studios empruntés aux télévisions privées Nova et Prima. Résultat : une partie des téléspectateurs tchèques reçoivent le service des journalistes révoltés, d'autres ont à choisir entre les actualités « handicapées », coupées par des pauses de plusieurs minutes, et celles des autres chaînes privées. Pas question d'objectivité, logiquement, en ce qui concerne les informations sur la situation à la Télévision. Entre temps, la nouvelle directrice de la rédaction des actualités, Jana Bobosikova,
procède aux premiers lincenciements collectifs. En vain. Les journalistes refusent d'abandonner leurs postes et continuent de préparer les émissions. Dans cette impasse, aucune des deux parties ne semble pas être prête à un compromis. Des manifestations de soutien à l'équipe sur place ont lieu devant la Télévision, où d'éminentes personnalités de la vie culturelle et politique réclament la démission du directeur général et du Conseil de la Télévision. Le directeur général, lui, porte plainte contre journalistes, l'affaire est de plus en plus politisée, alors que le téléspectateur et redevancier en personne en devient perplexe...