Une vague de solidarité avec le Tibet a déferlé sur la République tchèque

Photo: CTK

348 municipalités tchèques ont hissé, lundi, le drapeau tibétain pour manifester leur solidarité avec le Tibet occupé par la Chine. L’action fait partie du Festival pour le Tibet organisé, ces jours-ci, dans de nombreuses villes de République tchèque.

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C’est pour rappeler la résurrection contre l’occupant chinois et le départ en exil du dalaï-lama, il y a 49 ans, qu’a été hissé, le 10 mars, le drapeau du Tibet sur des bâtiments publics du monde entier. Cette façon de manifester la solidarité avec le Tibet est très populaire en Tchéquie, pays qui a souffert, lui aussi, sous l’occupation d’une puissance étrangère. A Prague, des drapeaux tibétains ont flotté, entre autres, au-dessus de l’hôtel de ville et des mairies d’arrondissements :

« Prague entretient de bonnes relations avec le Tibet depuis quelque temps déjà. Même le dalaï-lama a visité la capitale tchèque », dit Jiří Wolf, porte-parole de la municipalité de Prague.

Le drapeau tibétain a flotté aussi sur d’autres institutions, dont le ministère de l’Environnement. Le groupe parlementaire du Parti des Verts est allé jusqu’à l’accrocher à la fenêtre d’un bureau de la Chambre des députés dans le centre de la capitale, action qui a cependant suscité la critique du président de la Chambre, Miloslav Vlček.

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La majorité des manifestations du Festival pour le Tibet a été organisée par des associations civiques. Marcela Procházková est membre de l’association Lunkta qui déploie de nombreuses activités pour la liberté du Tibet :

« Le sens de notre action est plus ou moins symbolique. C’est un soutien pour la lutte des Tibétains, pour leurs droits et notamment pour les droits de l’homme. »

A Ostrava, ville industrielle de Moravie du Nord, les sympathisants du Tibet se sont donnés rendez-vous devant l’hôtel Impérial pour dessiner un immense drapeau tibétain à même le pavé. Le coorganisateur du festival, Petr Ďásek, a décrit leur action au micro de la radio publique tchèque :

« Nous sommes aidés par des étudiants d’université. Ils esquissent les traits essentiels du drapeau du Tibet parce que c’est relativement compliqué, le drapeau du Tibet étant riche en couleurs et en armoiries, et ensuite c’est le tour des gens qui viennent et auxquels nous distribuons des pinceaux et des couleurs. C’est eux qui parachèvent sur le pavé gris l’image du drapeau bariolé du Tibet dont les dimensions 8 x 10 mètres en font probablement un des plus grands drapeaux de République tchèque. »

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Cette fois cependant, le drapeau tibétain manquait sur la façade de la mairie de la ville de Třebíč. en Moravie, ville qui avait pourtant été dans le passé une des plus actives à manifester sa solidarité avec le Tibet. L’explication de ce changement donnée par l’adjoint au maire de Třebíč, Stanislav Mastný, était loin de satisfaire les représentants de l’opposition dans la ville :

« Le conseil municipal n’a pas approuvé une résolution majoritaire et c’est pourquoi le drapeau du Tibet ne pouvait pas être hissé. La décision des organes suprêmes de la ville doit être respectée. »

Le maire de Třebíč, Ivo Uher, a expliqué la décision de se tenir à l’écart de ce mouvement de solidarité par les intérêts des hommes d’affaires de la ville qui désirent entretenir de bons rapports avec la Chine. Pour l’opposition, ce n’était cependant qu’un argument de plus pour organiser une manifestation de soutien avec le Tibet: « C’est l’expression de notre désaccord avec l’attitude de la municipalité … », a déclaré à ce propos Jan Uher, de l’association civique Břehy (Les Rives).