Václav Havel s’engage en faveur du monde culturel pragois en révolte
L’ancien président tchèque Václav Havel a longtemps soutenu qu’il ne souhaitait pas s’impliquer publiquement sur la scène politique du pays. La crise qui oppose le monde du théâtre et une partie du monde culturel pragois à la mairie de la capitale tchèque l’a fait sortir de son silence.
« Cette manifestation était aussi due au fait que seuls les gens du théâtre ont été invités à la table ronde. Ceux qui se sont rassemblés devant la mairie, c’était les représentants de tous les secteurs en danger. Nous l’avons dit à plusieurs reprises : les théâtres ne sont pas les seuls concernés, tout le monde doit être représenté car chaque secteur a des besoins spécifiques. »
Dans sa tribune, Václav Havel a souligné que ce combat des petits théâtres, mais aussi des galeries, des festivals et autres institutions n’était pas un combat pour quelques millions de couronnes, mais une lutte pour la signification même de la nation. L’ancien président a décidé de frapper fort en critiquant la vision d’ensemble de l’équipe municipale au pouvoir, qu’incarne le très médiatique maire Pavel Bém. Il a dénoncé des changements urbains insensés à Prague, regrettant que le centre se vide de sa population et que la vie culturelle du coeur historique soit adaptée aux besoins du tourisme. Une perte d’âme qui, d’après lui, sera à terme synonyme de désafection des visiteurs.Le maire de Prague Pavel Bém n’a pas été surpris par ces déclarations, soulignant seulement que nombre des activités de l’ancien président avaient été dirigées contre l’ODS.
En attendant, le nombre de signatures sous la pétition « Pour une Prague culturelle » continue de gonfler, 26 500 en ce début de semaine.