Václav Klaus contre « les siens »

Václav Klaus, photo: CTK

L’édition de samedi du quotidien Lidové noviny a publié un long entretien avec le président de la République, Václav Klaus, dans lequel il ne mâche pas ses mots à l’encontre du Parti civique démocrate (ODS) dont il a été, au début des années 1990, le fondateur.

Václav Klaus,  photo: CTK
« Au cours des vingt dernières années, le lobbying dans notre pays libre n’a jamais atteint le niveau qu’il a eu sous ce gouvernement ». C’est ce qu’a dit le chef de l’Etat à propos du cabinet démissionnaire de Mirek Topolánek, chef de file de l’ODS. Et d’ajouter : « Ce qui se passe actuellement est sans commune mesure avec les gouvernements précédents ». Il estime donc que le Parti civique démocrate devrait s’appeler plutôt le Parti démocrate d’entrepreneurs. « I’m pro-market, I’m not pro-business », tient-il à souligner.

Václav Klaus avait manifesté sa distance de l’ODS et de son «orientation idéologique ayant trahi l’ambition initiale de ses fondateurs» déjà au dernier congrès de ce premier parti tchèque de droite. Toutefois, il n’a encore jamais formulé une critique aussi dure à son adresse, ainsi qu’à l’adresse du Premier ministre sortant Mirek Topolánek, bien que les relations entre les deux hommes soient depuis longtemps tendues, voire ouvertement hostiles.

Mirek Topolánek,  photo: CTK
Le camp visé ne semble pas pourtant vouloir relever le défi et jouer la carte de la confrontation. Mirek Topolánek s’est interdit, une fois pour toute, de commenter les déclarations de Václav Klaus. Le chrétien-démocrate Miroslav Kalousek regrette que le président dise des choses « qui ne sont pas vraies ». L’ex-ministre de l’Intérieur Ivan Langer s’étonne que Václav Klaus dénonce ceux qui lui ont donné leur voix lors de l’élection présidentielle. Le président du Sénat, Přemysl Sobotka, se contente de constater que Václav Klaus « vit dans un isolement ».

Les commentaires dans la presse soulignent une fois de plus que Václav Klaus n’est pas un président hors parti. Le quotidien Lidové noviny rappelle en outre plusieurs affaires liées à des groupes de lobbies datant de l’époque où Klaus lui-même était Premier ministre.