Vaclav Klaus défend son droit de critiquer le Traité constitutionnel
Vaclav Klaus, on le savait eurosceptique depuis belle lurette. C'est pour la première fois, cependant, que le Président tchèque entre en conflit verbal ouvert avec une institution européenne. Alena Gebertova.
Vaclav Klaus a réagi aux critiques dans une lettre adressée au président du Parlement européen, Josep Borell. « Il s'agit là d'offenses graves à l'égard de ma personne qui suis le président de la République tchèque démocratiquement élu », écrit-il. Pour lui, « un débat ouvert sur des questions de principe de l'orientation de l'UE, dont la République tchèque est membre de plein droit, constitue le besoin et le droit de tous les citoyens des pays membres ». Et d'écrire plus loin, je cite : « Les fonctionnaires du Parlement européen ont mis en doute les principes démocratiques de l'Union auxquels celle-ci se réfère et en insultant le chef de l'Etat, ils ont outragé un pays membre souverain ».
Le Parti civique démocrate, dont Vaclav Klaus est le fondateur et président d'honneur, soutient son « gourou ». Ses représentants parlent « de démarche inquisitionale de fédéralistes européens et de déficit démocratique de certaines élites politiques européennes ». Ceci au moment où il y a, dorénavant, tendance au sein de l'ODS à modérer son discours eurosceptique, compte tenu de l'approche des élections législatives - dans un an et quelque, sauf le cas d'élections anticipées - et du fait que la majorité des électeurs de ce principal parti de droite dans le pays sont proeuropéens.
Selon Vladimir Muller, vice-ministre des Affaires étrangères, pour ne citer que l'une des voix du camp opposé, des attitudes très marquées - et celle de Klaus en est une - provoquent toujours des réactions vives. LN le cite qui dit qu' « il ne s'agit pourtant point d'atteinte à la souveraineté de la République tchèque ». Le journal déplore en même temps, par la plume d'Ondrej Neff, journaliste et écrivain, le fait qu' « il n'y ait pas en République tchèque de rival de taille étant à même d'argumenter face à l'euroscepticisme de Klaus ».