Vaste campagne de vaccination contre les oreillons en Moravie

Photo: CTK

La République tchèque vit sa plus grande épidémie d'oreillons depuis dix ans. Elle sévit actuellement dans la partie est de la République tchèque, en Moravie. Si, en fin de semaine dernière, le ministère de la Santé a incité les habitants des régions à risque à se faire vacciner, ce lundi, ils étaient plusieurs centaines à avoir répondu à cet appel : de jeunes garçons notamment, car les oreillons, cette maladie infectieuse et contagieuse qui se manifeste par l'inflammation des glandes salivaires, peut entraîner, exceptionnellement, la stérilité masculine. Nous nous sommes intéressés à la situation dans la région de Zlin, au sud-est du pays. Une région qui a enregistré 905 malades depuis le début de l'année sur quelque 600 000 habitants.

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« Nous parlons d'épidémie lorsque le nombre de malades dépasse considérablement la moyenne. Habituellement, nous enregistrons environ dix cas d'oreillons par an, » explique Hana Tkadlecova, épidémiologiste au Service d'hygiène de la région de Zlin, partie du pays la plus touchée, paraît-il, par la maladie. Le nombre de malades est également au-dessus de la normale dans les régions de Moravie-Silésie, de Vysocina et de Moravie du Sud. Depuis lundi matin, les services médicaux procèdent à une vaccination massive, et Hana Tkadlecova a répondu à plus de 150 appels téléphoniques de la part du public inquiet.

Pourtant, la République tchèque fait partie des pays à une forte prévention contre la maladie : depuis l'introduction de la vaccination obligatoire, en 1987, l'incidence des oreillons s'est stabilisé à quelque 700 cas annuels, contre 100 000 au début des années 1970. Quelles sont alors les causes de l'épidémie actuelle ? Hana Tkadlecova :

«Les causes sont multiples. En fait, une épidémie d'oreillons survient tous les dix ans, la dernière fois, nous l'avons vécu en 1995-96. Cela arrive dès qu'il y a, dans la population, un nombre suffisant d'individus sensibles aux virus. Il faut savoir aussi que le vaccin ne protège qu'à 70 ou 80% contre le virus. »

Peut-on mettre en doute l'efficacité du vaccin ?

« Non, pas du tout. Nous savions dès le début que la protection était de 80%. Ce vaccin est administré quand même, chez nous comme à l'étranger. »

A Zlin, où les enfants et les jeunes de 12 à 22 ans sont les plus touchés par les oreillons, ainsi que dans le reste du pays, le vaccin n'est pas appliqué gratuitement : son prix se situe entre 7 et 8 euros.