Vingt ans de carrière de la soprano Eva Urbanova
En 2007, la cantatrice tchèque Eva Urbanova fêtera le vingtième anniversaire du début de sa carrière qui est une des plus brillantes de l'histoire de l'opéra tchèque. C'est pour fêter cet anniversaire qu'elle a donné, ce mardi, un récital au Rudolfinum de Prague.
Vingt ans de carrière et vingt ans de succès sur les scènes tchèques et étrangères. La cantatrice Eva Urbanova peut être satisfaite, bien qu'elle avoue qu'il reste toujours les désirs et les ambitions qu'elle n'a pas encore réussi à réaliser. C'est au Théâtre de Plzen en Bohême du Sud que le public a eu l'occasion d'entendre, pour la première fois, la voix de cette chanteuse encore inconnue. Et bientôt après ce début prometteur, le chef d'orchestre Zdenek Kosler lui a confié le rôle de Milada dans l'opéra "Dalibor" de Bedrich Smetana. Une étoile est née. A partir de ce moment-là, Eva Urbanova chante assez souvent au Théâtre national, bien qu'elle soit sollicitée par des théâtres et des orchestres étrangers. En 1994, elle a chanté pour la première fois aux Etats-Unis et au Japon et, en 1997, année qui lui a apporté toute une série de succès, elle a incarné à la Scala de Milan le rôle tire de "La Gioconda" d'Amilcare Ponchielli. En 1998, elle s'est produite pour la première fois au Metropolitan Opera de New York dans une production de Lohengrin, de Wagner, sous la direction de James Levine. Le sommet des ambitions des cantatrices lyriques a été atteint.
Pour son récital pragois de ce mardi, Eva Urbanova a composé un programme qui illustre l'ampleur de son répertoire et ses préférences musicales: « J'ai choisi quelques uns de mes airs préférés, que ce soit l'air de Marenka de la Fiancée vendue de Smetana ou, et surtout, l'air de Rusalka de l'opéra du même nom d'Antonin Dvorak. Et puis naturellement, j'adore le célèbre air de l'opéra Rinaldo de Haendel, c'est je dirais une affaire de coeur. Je ne peux pas oublier non plus l'année Mozart, bien que je ne chante pas normalement beaucoup d'oeuvres de ce compositeur. Une partie de mon récital est donc aussi une espèce de remerciement pour sa belle musique. Et pour la seconde partie du récital, j'ai choisi des airs d'opéras italiens que j'aime beaucoup. »
Aujourd'hui, Eva Urbanova se trouve au sommet de son art. Sa voix volumineuse qu'elle sait réduire à des pianissimi éthérés est aussi à l'aise dans les aigus que dans le registre médian. Elle chante en Tchéquie et à l'étranger où elle est appréciée notamment pour le rôle de la Sacristine dans "Jenufa" de Janacek. Elle évolue vers les grands rôles wagnériens très éprouvant pour la voix. D'ailleurs, le rôle titre dans « La Fanciulla del West » de Puccini qu'elle chantera bientôt au Théâtre national, est, lui aussi, extrêmement difficile. « C'est un grand défi pour moi, dit-elle, il me fera progresser encore d'un pas. »