Vos lettres consacrées à Jan Kaplický, Jan Palach et Josef Lada
Bonjour, bonsoir et bienvenue à la rencontre hebdomadaire autour de votre courrier.
Emile Dushime de Yaoundé, au Cameroun, a été choqué par la disparition soudaine de l’architecte Jan Kaplický. « En écoutant cette nouvelle », écrit-il, « j’ai failli tomber de mon lit. J’ai toujours été passionné par son œuvre. Dans notre famille, on admirait son personnage hors du commun, qui a su partager son savoir au plus grand nombre de personnes. »
Rappelons qu’une cérémonie du souvenir à la mémoire du célèbre Jan Kaplický, installé depuis 1968 à Londres, a eu lieu cette semaine à Prague, en présence de plusieurs centaines d’admirateurs de son œuvre, dont le projet controversé et pour l’instant non réalisé de la Bibliothèque nationale de Prague.
« Je suis aussi très touché par ce qui arrive à l’ancien président actuellement malade et hospitalisé », continue, dans son courrier, notre auditeur camerounais. « L’histoire de son passé me fait vraiment mal. Comment il a pu subir tous ces sévices. (...) Sa richesse intellectuelle reste intacte pour nous qui l’aimons. »
Passons, chers amis, à vos rapports d’écoute et à vos commentaires sur les émissions de Radio Prague. René Durand d’Orvault, en France, nous a écrit le 15 janvier : « Aujourd’hui, vers le milieu de l’émission, il y a eu des problèmes d’interférence, ce qui est très rare sur 5930 à 17h30. La situation s’est rétablie peu avant Le miroir de la Société. A ce sujet, l’humour de M. David Černý n’est sans doute pas à la portée de l’Européen moyen. Dans son ‘œuvre’, je crois que nous, les Français, sommes tout juste bons à faire la grève. Merci, Mr Černý. »
Michel Arlie de Barbazan-Debat, dans les Pyrénées, nous a écouté le 9 janvier. « Bon signal », constate-t-il, « mais perturbé par des interférences de Radio Slovaquie. »
Jean-François Meile d’Ars-Sur-Moselle se plaint, lui aussi, d’une écoute difficile dans la période décembre 2008- janvier 2009.
Vous étiez nombreux à suivre nos émissions, consacrées à l’étudiant Jan Palach qui s’est immolé voilà 40 ans, sur la place Venceslas, en protestation contre l’occupation de l’ancienne Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie. « En visite à Prague, voilà quelques années, nous avions été particulièrement émus par le monument dédié à Jan Palach », se souviennent René et Louisette Pigeard de Greez-Sur-Roc.Philippe Marsan qui nous écoute fidèlement à Biganos se pose la question de savoir comment cet événement fut perçu à l’étranger, notamment en Europe. Pour votre information, dans le nouveau livre sur Jan Palach, tout juste sorti en République tchèque, on trouve, parmi des dizaines de documents inédits, des couvertures de journaux et magazines d’époque. Par exemple Paris Match publiait, le 1er février 1969, un dossier Palach, intitulé « Le martyr tchèque, sa vie, son testament, sa mort ». Sur une autre photo, prise en janvier 1970 à Rome, on voit le maire de la capitale italienne, Clelio Darida, dévoiler un monument à la mémoire de Jan Palach. Vous-même, Philippe Marsan, vous nous écrivez : « Je me rappelle avoir vu un film de ses obsèques, très émouvant, beaucoup de monde, des bougies, un immense cortège... »
A propos des élections européennes, vous dites, M. Marsan : « Ici en France, cela ne semble pas remuer les foules ! Pas de passion ! Vous avez évoqué les Etats-Unis d’Europe, ah ! Ce n’est pas nouveau. Je me rappelle d’une élection présidentielle en 1965 où un certain candidat Jean Lecanuet, très ‘pro-européen’ déjà, évoquait dans son programme une ‘certaine Europe Unie’. »
« Si je suis un inconditionnel de la variété populaire tchèque, ma mère est en ce qui la concerne une admiratrice de la peinture de votre pays, d'autant qu'elle reproduit (non sans difficultés, mais avec tant de plaisir !) les tableaux de Josef Lada », lit-on dans le sympathique message signé Anthony et Monique Löser de Poitiers.
«Cette fois-ci, je vous écris donc de la part de ma mère », précise Anthony Löser, « qui vous remercie de parler si souvent de ce grand peintre tchèque d'art naïf. En effet, toute notre famille admire les œuvres de Lada. Bien que d'aucuns puissent trouver ces tableaux banals et peut-être sans grand intérêt, nous les trouvons bien au contraire très précis et très intéressants, dans le sens où ils décrivent souvent des scènes typiques de la campagne tchèque. Lors de notre visite de Bratislava pendant les vacances scolaires d'octobre-novembre, nous avons fait chaque librairie du centre-ville afin de trouver des documents sur ce peintre. On nous a présenté le splendide livre sur Lada dont vous avez parlé lors de votre dernière "rencontre littéraire" ; mais nous ne l'avons pas acheté car nous n'avions pas assez de couronnes slovaques sur nous et, de plus, il n'aurait pas vraiment rentré dans nos valises !!! En tous cas, merci d'avoir parlé de Josef Lada et d'illustrer votre site internet par quelques uns de ces merveilleux tableaux. »
Merci, M. Löser, pour cette lettre. Nous vous rappelons juste qu’il y a un an, une grande rétrospective de Josef Lada a été organisée à la Maison municipale de Prague. En République tchèque, Lada (qui a d’ailleurs illustré ‘Les Aventures du brave soldat Chveïk) est très apprécié, non seulement par les enfants qui grandissent, pour ainsi dire, avec ses dessins, mais aussi par les spécialistes en arts plastiques.
C’est donc en évoquant l’univers magique de Lada, peuplé d’animaux doués de raison et des ondins que ce termine ce Courrier des auditeurs. Bonjour également à Jean Pierron, Sullivan Jovelin et Emmanuel Grodwohl de France, ainsi qu’à Akkilou Yaccoubou de Bénin. Merci de nous écouter et de nous écrire, au revoir !