Vos lettres, vos cartes postales, vos rapports, vos messages

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Voici donc venu le temps que nous consacrons régulièrement, toutes les semaines, à tous ce que vous nous avez envoyé, donc lettres, rapports d’écoute, courriels, donc à ce que nous appelons aussi la boîte aux lettres. Je dois dire qu’à cette veille du printemps, le courrier que nous avons reçu ces derniers temps n’est pas des plus volumineux, mais cela ne fait rien, comme on dit « on va faire avec » !

Peut-être qu’à la différence de l’habituel, nous allons commencer avec des remerciements à tous ceux qui nous ont envoyé un petit message, ces derniers temps. Donc le premier sur la pile est le courriel de Maurice Yon, de Reims qui nous a écouté sur un récepteur Medion MD81157, le 1er mars par exemple. Il nous signale une très bonne réception et fait des compliments à mon collègue en écrivant : « J’ai toujours beaucoup de plaisir à écouter les Rencontres littéraires de Vaclav Richter, dont la qualité est constante. Merci à lui et à vous tous. »Michel Arlie, comme d’habitude, nous a envoyé des rapports d’écoute avec, en majorité le commentaire suivant : « Bon confort d’écoute ».

Jean-François Meile d’Ars sur Moselle nous a envoyé tout un paquet de rapports d’écoute pour février-mars, comme il le fait d’ailleurs habituellement. Nous l’en remercions et lui envoyons les rapports d’écoute correspondants. Merci aussi pour leurs rapports d’écoute à Frédérique et Hervé Brien du Bordelais en France et que nous avons eu le plaisir de recevoir à la rédaction. Hervé, nous vous remercions de tenir votre promesse et de nous écrire le plus souvent possible. D’un peu plus loin, d’Azilal au Maroc, nous avons reçu un bon rapport d’écoute de Labiad Bouabid. Il sera naturellement confirmé par une carte QSL. Emile Christian Dushime, qui nous écrit de Yaoundé au Cameroun, nous a fait plaisir en nous écrivant : « Le programme de ce jour m’a laissé sans voix, car grâce à vous dans Un peu de musique quand même j’ai appris une grande chose ce soir, que malgré l’exil il faut toujours rester naturel et garder la mémoire culturel de son pays, même si on est loin de son pays d’origine. La mémoire de ce jeune chanteur a su retracer et représenter ce que tout le monde pensait tout bas à cette époque, contre la répression en 1968 et sans doute plus loin encore dans le passé. » Nous rappellerons que notre auditeur parle du chanteur Karel Kryl dont nous avons parlé dans le magazine musical. Dans son rapport d’écoute, Khaled Moualkia d’Algérie nous a écrit : « J’écoute régulièrement vos émissions. J’aime la musique tchèque. Veuillez m’envoyer une carte QSL et des brochures sur votre beau pays. » Et pour terminer, nous remercions Abdelhamid Znaidi de Khourgbga au Maroc de son rapport d’écoute pour lequel il sera récompensé d’une carte QSL de la série 2009, donc avec les locomotives à vapeur tchécoslovaques. A vous tous que nous venons de citer, nous dédions la chanson folklorique suivante.

N’oublions pas non plus, avant de passer à une lettre un peu plus longue, de remercier Eric Billain de Coudekerque, dans le Nord de la France pour son intérêt consacré à la langue tchèque. Il se pose quelques questions dont la réponse sera certainement fournie par mon collègue Guillaume dans un prochain « Tchèque du bout de la langue ». Philippe Marsan est, comme d’habitude, au rendez-vous et nous pose plusieurs questions. Pour ma part, je répondrai à celles concernant la radio, comme le demande d’ailleurs notre ami Marsan. Il nous demande où se trouve le Musée de la radio à Prague, s’il est installé avec Radio Free Europe, dans le même bâtiment ? Cela peut sembler étonnant mais il n’existe pas de musée de la radio spécial en République tchèque. Il existe seulement une petite partie du Musée national technique qui est consacrée à la radiodiffusion. Par contre, comme notre auditeur est un passionné des radios anciennes, nous pouvons lui dire que si il vient un jour à Prague et rend visite à la Radio tchèque, donc aussi à Radio Prague, il pourra admirer plus d’une dizaine d’anciens récepteurs exposés dans des vitrines dans le hall d’entrée. Il est possible qu’une petite exposition soit installée dans le bâtiment historique de la Radio tchèque, sur l’avenue Vinohradská, après sa reconstruction qui devrait se terminer cette année.

En ce qui concerne l’écoute des radios étrangères en Tchécoslovaquie sous le communisme, nous l’avons plusieurs fois évoquée sur Radio Prague. Brièvement, je rappellerais que l’écoute des stations étrangères nationales ne posait aucun problème. Les récepteurs étaient disponibles et en ce qui concerne les ondes courtes, on disposait même d’un très bon choix de récepteurs de fabrication soviétique, car les ondes courtes étaient très utilisées dans l’ancienne URSS, un immense pays, car il n’y avait pas le satellite et internet. Par contre, la situation était tout à fait différente en ce qui concernait les stations comme Radio Europe Libre qui était considérée comme une station de propagande contre le régime communiste. Pour écouter, on n’était pas obligé de se cacher, personne n’était emprisonné ou poursuivi, pas de confiscation du récepteur. Le moyen utilisé était beaucoup plus simple : les émissions de Radio Europe Libre dans l’ancienne Tchécoslovaquie étaient pratiquement inaudibles en raison d’un puissant brouillage radio qui couvrait complètement l’émission. C’était ce qu’on appelait la « mitrailleuse », car le bruit fait par le brouillage rappelait le tir d’une mitrailleuse. Naturellement, tout le territoire n’était pas soumis à la même puissance de brouillage, mais dans les grandes villes, dans les environs des émetteurs classiques de la radio ou des bases militaires, l’écoute était impossible quels que soient les moyens utilisés. Il faut noter aussi que certains programmes musicaux n’étaient plus brouillés pendant un certain temps, lors du Printemps de Prague et un peu après. Il parait aussi que le brouillage revenait très cher au gouvernement communiste. Normal, puisque l’émetteur de brouillage devait être plus puissant que celui qui diffusait les émissions de Radio Europe Libre. D’autres stations internationales, comme la Voix de l’Amérique, ont été brouillées pendant un certains temps, encore dans les années 1950. Après, elle fut plutôt considérée comme une radio, certes, ennemie mais nationale.

Les stations comme la BBC, Radio Luxembourg, France Inter ou autres n’ont jamais été brouillées. Sur les grandes ondes, il était assez facile de capter Radio Luxembourg ou France Inter, comme aujourd’hui d’ailleurs, avec une bonne antenne, le plus souvent un long fil. Avec l’apparition de la télévision, la tactique des autorités communistes a changé. Il était difficile d’empêcher les gens de regarder les télévisions allemandes et autrichiennes, alors les canaux pour les émissions tchécoslovaques étaient les mêmes que ceux des voisins. Comme les émetteurs tchécoslovaques étaient plus proches et surtout un peu plus puissants, il était souvent difficile de pouvoir regarder la télévision allemande, par exemple, même non loin de la frontière… Aujourd’hui, tout est différent heureusement et Radio Europe Libre est à Prague et vient de commencer son déménagement du centre de Prague dans son nouveau siège, un bâtiment qui est, parait-il le mieux protégé de Tchéquie. Et c’est avec cette assez longue réponse à la question de Philippe Marsan que nous refermerons en musique la boîte aux lettres de Radio Prague.