Week-end mouvementé sur la scène politique tchèque
La coalition des Quatre vient de vivre un week-end des plus mouvementés. Son leader a démissionné. Plus de détails par Alain Slivinsky.
La coalition des Quatre, rappelons-le, est une formation politique de droite regroupant quatre partis : les chrétiens-démocrates, l'Union de la liberté, l'Alliance civique démocrate et l'Union démocratique (ces deux derniers n'étant pas représentés à la Chambre des députés). Jusqu'à maintenant, cette formation bénéficiait, d'après les sondages, des plus hautes intentions de vote pour les prochaines législatives de 2002. Les électeurs pourraient, peut-être, changer d'avis après la réunion de ce week-end. Les délibérations ont commencé, vendredi soir, et il devait en ressortir la proposition d'un gouvernement qui dirigerait le pays, après une éventuelle victoire de la coalition aux législatives 2002. Samedi, dans la soirée, ce fut la surprise : le leader élu par la coalition des Quatre, il y a quelque temps, le chrétien-démocrate, Cyril Svoboda, démissionnait. A sa place, le chef de l'Union de la liberté, Karel Kühnl. Pourquoi cette démission ? On pourrait dire que c'est un peu un paradoxe. En effet, Cyril Svoboda ne voulait pas, dans son gouvernement, d'un autre chrétien-démocrate, Miroslav Kalousek. Raison indiquée : l'éventuel futur Premier ministre voulait assumer la responsabilité de tout le gouvernement, de chacun de ses membres. Rappelons que Kalousek a été lié à des affaires suspectes du ministère de la Défense, quand il y assumait le poste de ministre adjoint pour l'économie. La direction des chrétiens-démocrates tenait à ce qu'il soit dans le gouvernement, à tout prix. Ce fut la démission de Cyril Svoboda, une personnalité importante, pourtant, du parti. La coalition des Quatre ne voulait pas de Karel Kühnl, président de l'Union de la liberté, en tant que leader. C'est chose faite. Son gouvernement « fantôme » compte seize membres. Les chrétiens-démocrates y ont la majorité. On y retrouve beaucoup de membres de différentes formations politiques qui ont déjà exercé dans la haute politique. Un seul sans-parti, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Josef Zieleniec, qui devrait, de nouveau, conduire la diplomatie tchèque. Tout cela, à condition de gagner les législatives 2002 ! Ce ne sera, peut-être, pas aussi simple que cela. En effet, les électeurs risquent de perdre confiance en une coalition qui ne semble liée que sur le papier, car elle semble être un véritable nid de litiges.