Zone 2008, la plus importante simulation d’accident nucléaire jamais organisée

Photo: CTK

Le plus grand exercice d’alerte nucléaire jamais organisé en République tchèque s’est déroulé, mercredi, à la centrale de Dukovany, en Moravie. Une simulation baptisée Zone 2008 qui devait permettre de tester la capacité de réaction et d’intervention des employés de la centrale, des unités de secours ou encore de la fonction publique, mais aussi des habitants en cas d’accident.

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La centrale nucléaire de Dukovany, dont les quatre réacteurs d’une capacité de 440 mégawatts produisent environ 20 % des besoins annuels de la République tchèque en électricité, compte parmi les 10 % de centrales nucléaires les plus sûres au monde. A en croire les initiateurs, c’est donc un scénario très improbable qu’ont dû imaginer l’Office national de la sécurité nucléaire et le ministère de l’Intérieur pour cet exercice d’alerte sans précédent : un accident fictif causé par la rupture d’un conduit entraînant une fuite d’eau radioactive compliquée par d’autres incidents comme, par exemple, une panne d’électricité. Selon Dana Drábová, directrice de l’Office national de la sécurité nucléaire, la probabilité qu’un tel accident survienne est d’une chance sur un million. Pour autant, tous les intervenants potentiellement concernés par un éventuel accident étaient sur le pont mercredi, comme l’explique Dana Drábová :

« Directement dans la zone de l’accident simulé, plusieurs centaines de personnes membres des différentes unités chargées de réagir en cas de situations exceptionnelles, et pas seulement en cas d’accident d’ailleurs, étaient en état d’alerte et sont intervenues. Pour le reste, à différents niveaux de décision et d’intervention régionaux et nationaux, une cinquantaine d’institutions étaient également concernées par l’exercice. »

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Après que l’information est remontée jusqu’à lui, le Premier ministre, Mirek Topolánek, a déclenché l’état d’alerte suivi, jeudi, d’une vaste opération d’évacuation et de décontamination de quatre communes environnantes.

Les voisins autrichiens, opposés à l’énergie nucléaire depuis trente ans mais premiers concernés en cas d’accident dans une des deux centrales nucléaires tchèques, ont également été invités à participer à l’exercice, comme le confirme la directrice de l’Office national de la sécurité nucléaire :

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« Bien entendu, ils sont arrivés dès mardi pour le début de l’exercice à proximité de la centrale nucléaire. Mais leur présence est tout à fait normale. Ce n’est pas la première fois qu’ils participent. Par le passé, leurs unités de réaction en situation de crise ont été conviées à divers exercices, par exemple il y a environ dix ans de cela pour l’exercice de fermeture des frontières. Nous avons également invité les observateurs de nos autres pays voisins. C’est une invitation standard qui répond à ce que l’on attend de chaque côté dans de telles situations. »

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Il y a un peu plus d’un mois de cela, la télévision publique autrichienne avait diffusé un film de fiction catastrophe racontant un accident survenu justement dans la centrale nucléaire de Dukovany et dans lequel la République tchèque était présentée comme incapable de réagir en temps voulu. Les autorités tchèques, y compris le président de la République, Václav Klaus, avaient alors vivement réagi. Reste que si elle peut aujourd’hui apparaître comme la meilleure réponse aux craintes autrichiennes, la simulation d’accident avait été programmée bien avant la diffusion du film.