Pour les élèves et les écoles tchèques, l’enseignement à distance sera bientôt obligatoire

Photo illustrative: anaterate/Pixabay, CC0

Lundi prochain, le gouvernement débattra d’un projet d’amendement à la loi sur l’éducation qui vise à faire en sorte de garantir qu’un enseignement à distance soit désormais assuré pour tous les élèves en cas de fermeture des écoles. Ce texte est une réaction aux difficultés qu’a posées la période de confinement au printemps dernier en raison de l’épidémie de Covid-19.

Comme dans d’autres pays en Europe, la crise du coronavirus a mis en exergue, en République tchèque aussi, les difficultés, pour certaines catégories de la population, liées à un enseignement à distance, notamment numérique. Concrètement, l’absence ou un nombre insuffisant d’ordinateurs dans certains foyers ou l’absence d’une connexion Internet et l’impossibilité, pour les élèves, d’utiliser les nouvelles technologies multimédia pour participer aux cours en ligne et aux échanges avec les autres élèves et les enseignants, ou encore accéder aux diverses ressources et services qu’offrent le numérique. En République tchèque, on estime que ces limitations matérielles ont concerné environ 10 000 de l’ensemble des quelque 1,3 millions d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire.

Photo: Lucie Hochmanová,  ČRo

La proposition du ministère de l’Education vise donc à réduire cette inégalité. Jusqu’à présent, la législation tchèque ne stipule rien en matière d’obligation de participer à un enseignement assuré à distance, soit donc hors des murs des établissements scolaires lorsque ceux-ci sont fermés. En République tchèque, à l’exception des écoles primaires qui ont rouvert leurs portes à la fin du mois de mai, la très grande majorité des élèves des collèges et lycées, fermés dès le 11 mars, ont été contraints de rester chez eux et doivent donc attendre la rentrée du 1er septembre pour reprendre le chemin de l’école.

La proposition d’amendement faite par le ministère, qui sera donc débattue par le cabinet en début de semaine prochaine, soit donc à deux semaines seulement d’une rentrée dont le ministre, fin juillet, a annoncé qu’elle se ferait « normalement » dans un strict respect des règles sanitaires, est donc une réaction aux enseignements tirés de la période de confinement et aux risques que l’épidémie de Covid-19sur continue de faire peser sur le bon fonctionnement des institutions. Autrement dit, il s’agit de rendre l’enseignement obligatoire pour tous, y compris donc désormais dans l’éventualité où l’évolution de la situation sanitaire contraindrait de nouveau les autorités à fermer certaines écoles.

Robert Plaga,  photo: Michaela Danelová,  ČRo

Toutefois, si le texte stipule que « les enfants, les élèves et les étudiants sont tenus de participer à l’apprentissage à distance, à l’exception des enfants des écoles maternelles pour lesquels l’éducation préscolaire n’est pas obligatoire », il ne précise pas sous quelle forme les écoles devront, elles, assurer cet enseignement, comme l’a confirmé le ministre de l’Education, Robert Plaga :

« Il ne s’agit effectivement pas de dire aux écoles qu’elles devront toutes enseigner de la même manière. Mais cet amendement doit faire en sorte de garantir qu’elles assurent un enseignement à distance. »

En d’autres termes, c’est donc aux écoles, en fonction des disponibilités dont elles disposent, qu’il appartiendra de s’adapter aux conditions des élèves. Pour ceux qui ne possèdent pas d’ordinateur, les moyens devront être mis en œuvre de façon à ce que les élèves ou leurs parents puissent retirer leçons et devoirs à l’école ou que ceux-ci leur soient transmis par téléphone.

Photo illustrative: April Bryant/Pixabay,  CC0

Enfin, Robert Plaga a ajouté que son ministère négociait actuellement avec le ministère des Finances pour l’obtention d’une subvention aux à destination des écoles qui leur permettrait de financer l’achat de matériel informatique, de logiciels et de connexions qui seraient mis à disposition des élèves dans le besoin. Cette mesure concernerait en priorité les écoles primaires.

Plus généralement, l’idée est donc de faire en sorte que ne se reproduise plus la situation du printemps dernier lorsque certaines familles et écoles ont renoncé à un tout apprentissage qui, compte tenu des circonstances exceptionnelles, était devenu facultatif. En République tchèque, le télé-enseignement pour tous est encore loin d’être une évidence.