20 ans après la défaite du communisme en Pologne, Václav Havel a rappelé le besoin de solidarité
La Pologne a célébré le vingtième anniversaire de la victoire de Solidarnosc aux premières élections semi-libres le 4 juin 1989. La victoire du syndicat avait marqué le point de départ de la chute progressive des régimes communistes dans les mois suivants en Europe centrale et orientale. Les dirigeants des pays anciennement satellites de l’Union soviétique étaient conviés à ces festivités, jeudi, organisées dans l’ancienne capitale polonaise Cracovie. L’ex-président tchèque Václav Havel était lui aussi présent et a profité de l’occasion pour rappeler notamment que la solidarité avec les pays où règne un régime totalitaire était une nécessité.
Après avoir cité la Birmanie, la Corée du Nord, Cuba ou encore l’Iran comme exemples contemporains où sévit une dictature, l’ancien dissident Václav Havel, tout comme les représentants hongrois, roumains ou bulgares présents, a souligné combien ces élections en Pologne avaient été une source d’inspiration pour les autres pays du bloc communiste, et en premier lieu pour la Tchécoslovaquie voisine :
« Je voudrais ici confirmer, vingt ans après, l’importance et l’inspiration qu’ont été pour notre pays et l’ensemble du bloc soviétique la création de Solidarité, son travail de longue haleine dans la clandestinité, puis ensuite les tables rondes et les premières élections partiellement libres. Cela a été un maillon extrêmement important dans la chaîne des événements qui ont débouché sur notre libération et la fin du monde bipolaire. »Présent en Pologne, lui aussi, le Premier ministre tchèque, Jan Fischer, à l’époque membre du Parti communiste, a rappelé qu’en l’espace de vingt ans, la République tchèque était parvenue à établir des institutions démocratiques et une économie de marché. « Nous vivons dans des conditions normales, comme les générations avant nous y étaient habituées », a ajouté le chef du gouvernement tout en regrettant que les Tchèques ne mesurent pas l’ampleur des avancées réalisées en l’espace de vingt ans et n’apprécient pas suffisamment leurs conditions de vie aujourd’hui.
Après les cérémonies en Pologne et celles qui succèderont, entre autres, en Allemagne en novembre prochain pour marquer le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, la République tchèque et la Slovaquie célébreront, elles aussi, en fin d’année leur Révolution de velours.