50 ans de Radio Europe libre

Radio Europe libre

Radio Europe libre, qui a marqué toute une génération de gens qui ont vécu sous le communisme, fête ses jours-ci ses 50 ans. Alena Gebertova a invité au micro de Radio Prague Jiri Slavicek, collaborateur d'Europe libre depuis 1969.

Radio Europe libre
« Ces 50 ans, ce n'est pas seulement la fête d'une radio pas comme les autres, pourtant financée par le Congrès américain, mais c'est plus encore... La Radio Europe libre était une idée d'exilés tchèques après le coup d'Etat de Prague de 1948 et la prise du pouvoir des communistes. Les exilés ont eu l'idée que ce qui manque le plus dans les régimes totalitaires, que ce soit de gauche ou de droite, c'est le manque d'informations. Cette idée a germé aux Etats-Unis, mais la radio a été fondée à Munich, il y a 50 ans. La première rédaction de cette radio multiple, c'était la rédaction tchèque. C'étaient des gens qui sortaient juste de la 2ème Guerre mondiale et qui ne voulaient pas se laisser asservir par l'autre totalitarisme... Ils ont trouvé d'abord l'argent, car la liberté de la parole ne peut pas faire grand-chose sans les moyens financiers. Ensuite, ils ont trouvé un soutien et ont commencé à émettre vers les pays où la presse libre était interdite... Et aujourd'hui, on ne fête pas ces 50 ans à Munich, mais on les fête à Prague.»

Quels sont les noms liés à la création d'Europe libre ?

« Il y a tout d'abord un journaliste tchèque qui a marqué son époque, c'est Ferdinand Peroutka qui a trouvé des amis influents et des fonds pour faire marcher cette raido, il y a un Parisien d'adoption, ancien ministre de la Culture, Pavel Tigrid. Il faut mentionner l'écrivain Jan Cep qui a passé trente ans à Paris, Egon Hostovsky et d'autres... La culture et la liberté de la parole, tout ce qui était interdit et censuré en Bohême et en Moravie, on pouvait au moins l'écouter. Il y a beaucoup de noms, beaucoup d'écrivains qui pouvaient faire passer leurs textes à Europe libre. Cela a bien marché. Il y avait un ilôt de la culture, on appartenait ainsi à l'Europe civilisée... une rédaction existait aussi à Paris... Gràce à cette radio, on pouvait dire tout ce qu'on voulait.»