75 ans de la libération d’Auschwitz : une autre occasion de mettre en valeur les relations tchéco-israéliennes

Andrej Babiš et Reuven Rivlin, photo: ČTK/Marek Opatrný

A l’instar de près de cinquante chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier, le Premier ministre Andrej Babiš est à Jérusalem en ce milieu de semaine, pour le 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Cette visite a été l’occasion aussi de rappeler, si besoin encore en est, l’excellence des relations tchéco-israéliennes.

Andrej Babiš et Reuven Rivlin,  photo: ČTK/Marek Opatrný
« Nous apprécions profondément votre participation à ce rassemblement historique de tous les dirigeants mondiaux qui doit rappeler la nécessité de lutter contre l’antisémitisme », a déclaré le président israélien Reuven Rivlin lors de sa brève entrevue, mercredi, avec Andrej Babiš. Celui-ci a été chargé de représenter la République tchèque par le président Miloš Zeman, que l’état de santé ne permet guère plus de voyager.

« A une période où nous sommes les témoins d’une nouvelle vague d’antisémitisme, en Europe mais aussi chez nous sur les réseaux sociaux, être ici présent est très important », a estimé le Premier ministre, qui a aussi rappelé qu’en 2015, c’est au Château de Prague et à Terezín, à l’endroit de l’ancien camp de concentration, que s’était tenu le 4e forum international en mémoire des victimes de la Shoah. Une rencontre et des cérémonies qui n’avaient toutefois alors pas eu le même écho que la commémoration de ce jeudi au mémorial de Yad Vashem :

« C’est vrai, la République tchèque avait organisé cette manifestation il y a cinq ans, mais la participation n’avait pas été celle d’ici avec quarante-sept Etats représentés. »

Emmanuel Macron,  photo: ČTK/AP/Oded Balilty
Outre les grands de ce monde, parmi lesquels notamment Vladimir Poutine, Emmanuel Macron ou le président allemand Frank-Walter Steinmeier, avec lesquels il a pu échanger quelques mots, Andrej Babiš a rencontré également trois survivantes de l’Holocauste originaires de l’ancienne Tchécoslovaquie, devenue Protectorat de Bohême-Moravie sous l’occupation nazie.

Avant cela, comme en ont pris l’habitude les dirigeants des deux pays depuis plusieurs années déjà, Andrej Babiš et son homologue Benjamin Netanyahou ont pris le temps également d’oublier les diverses affaires personnelles qui les préoccupent tant à l’échelle nationale, pour souligner le caractère « absolument exceptionnel » - dixit Andrej Babiš - des relations entre la République tchèque et Israël et la nécessité de continuer à les développer.

Cette coopération rapprochée se traduit par la réalisation de projets concrets en matière notamment d’usage du cannabis thérapeutique, de la gestion de l’eau, deux domaines dans lesquels la République tchèque entend s’inspirer de la réussite des modèles israéliens, du tri des déchets ou encore de la transplantation d’organes.

Andrej Babiš et l’ambassadeur en Israël,  photo: ČTK/Marek Opatrný
Sur ce dernier point, Andrej Babiš a rappelé le récent échange de reins entre les médecins de l’Institut de médecine clinique et expérimentale (IKEM) de Prague et de deux hôpitaux israéliens. Trois patients tchèques et trois autres israéliens ont ainsi pu bénéficier de la greffe d’un nouvel organe. Cette réussite, la première du genre avec un pays tiers de l’Union européenne, a fait suite à la signature, l’été dernier, d’un mémorandum de coopération portant précisément sur les transplantations de reins de donneurs vivants.

Autant d’éléments qui tendent à confirmer, une fois de plus, que la République tchèque, loin d’une Pologne voisine dont l’absence du président à Jérusalem a été très remarquée, peut bien être considérée comme étant aujourd’hui le plus pro-israélien des pays membres de l’Union européenne.