A Bordeaux, une journée pour promouvoir l’enseignement du tchèque

Maison de l'Europe, Bordeaux, photo: Google Maps

Découvrir la langue tchèque ou approfondir ses connaissances de tchèque : c’est ce que propose, ce samedi après-midi, à Bordeaux, l’Association franco-tchèque d’Aquitaine (AFTA). Une rencontre devant permettre de parler tchèque et de partager les plaisirs et les difficultés lors de l’apprentissage se tient à la Maison de l’Europe, alors que dans le même temps, une suppression des cours de tchèque à l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3 est envisagée. Avis donc à tous les tchécophiles et amateurs de tchèque de la région bordelaise ; la présidente de l’AFTA, Stella Marisová Sirben, lance l’invitation :

Stella Marisová Sirben,  photo: Archives de Stella Marisová Sirben
« On peut dire que c’est une rencontre linguistique, amicale et décontractée. Nous allons découvrir ensemble et de façon ludique la langue tchèque. Le projet s’appelle ‘Promenade dans la langue tchèque’. Nous allons nous intéresser à quelques pièges tendus par des faux amis, à la prononciation, faire des quiz, présenter des proverbes, mélanger un peu avec le français, etc. Et nous allons chanter ! »

Comment est née l’idée de cette rencontre ?

« Nous sommes sollicités par certains Français qui apprennent le tchèque, le plus souvent parce qu’ils ont des liens avec la République tchèque, des amis, de la famille… Il y a aussi des couples franco-tchèques. La deuxième chose est que nous avons appris que l’enseignement du tchèque dans les universités en France allait être modifié. Pour tout dire, le tchèque va même presque disparaître de l’enseignement. Notre démarche vise donc aussi à soutenir l’enseignement du tchèque à l’étranger. »

En savez-vous plus sur les changements qui vont intervenir dans l’enseignement du tchèque à l’université de Bordeaux ?

Maison de l'Europe,  Bordeaux,  photo: Google Maps
« Ces cours vont peut-être disparaître. On procède à des économies partout, l’université va donc être plus regroupée, et les matières qui ne sont pas considérées comme indispensables ont tendance à être supprimées. Notre objectif est donc vraiment que le tchèque ne disparaisse de l’offre de l’université. »

Quelles sont les personnes qui s’occupent de cette présentation un peu plus approfondie du tchèque aux Français ?

« Ce sont des membres de notre association, plus précisément deux professeurs de tchèque : Jana Verdier et Jana Barrière, qui est aussi professeur de français. Toutes deux vivent dans la région et c’est ensemble que nous avons monté ce projet. »

Selon vous, quelles sont les principales difficultés de l’apprentissage du tchèque pour les Français ?

« Tous disent dès le début qu’ils n’y arriveront pas. C’est la première difficulté, d’ordre psychologique. Ils pensent que c’est trop difficile. Après, quand on se lance et que la personne qui enseigne est patiente, il n’y a plus de difficultés. Bien sûr, par rapport aux français, il y a tous les cas et les déclinaisons, mais il n’y pas d’articles par exemple. C’est kif-kif donc. Selon moi, il n’y a pas de vraie difficulté, c’est d’abord une question d’envie. »

Photo: Archives de Radio Prague
Pensez-vous que les Tchèques apprennent mieux le français que les Français le tchèque ?

« Oui ! Les Tchèques sont motivés pour apprendre le français. Malheureusement, les Tchèques pensent souvent qu’ils appartiennent à un petit pays et qu’il leur faut donc savoir parler des langues étrangères s’ils veulent communiquer avec les autres peuples. Pour les Français, ce n’est pas forcément le cas. La langue française est bien entendu plus répandue dans le monde, plus parlée, ils peuvent donc voyager plus facilement dans le monde. Alors, pour qu’ils apprennent la langue d’un petit pays, il faut qu’ils soient particulièrement motivés. »