A Prague, mais pas seulement, 25e édition anniversaire du Festival du film français
Coup d’envoi, ce jeudi, de la 25e édition du Festival du film français, à Prague et dans plusieurs grandes villes de Tchéquie. Avec une pléiade d’invités cette année, le festival propose 54 films à voir jusqu’au 30 novembre. Pour évoquer le programme de cette édition anniversaire, Radio Prague Int. a interrogé Anna Mitéran, une de ses organisatrices :
« Le festival a beaucoup évolué depuis sa naissance. Il a été créé en 1996, mais à l’époque, ce n’était qu’un événement avec quelques films, six ou cinq, projetés au cinéma Lucerna. L’objectif de départ était vraiment d’attirer l’attention des distributeurs tchèques sur les films français et de les inciter à acheter les films pour la Tchéquie. Au fur et à mesure, les distributeurs ont commencé à se déplacer, notamment à Cannes, et n’avaient plus vraiment besoin de cet outil, en tout cas pas de cette manière. Du coup, le festival s’est agrandi et son objectif désormais toujours de soutenir la distribution en collaboration avec Unifrance, mais aussi de présenter la richesse du cinéma français dans toute son envergure, au public tchèque, qu’il soit à Prague ou dans d’autres villes, comme à Brno, Ceské Budejovice, Hradec Kralové et Ostrava. »
Pour présenter cette 25e édition, l’ambassadeur de France a dit que le « cinéma français était de retour ». Il est vrai que nous avons vécu deux années relativement pauvres en termes de culture, de cinéma, en raison de la crise du Covid-19. Cette année est une année anniversaire pour le festival. Quelles sont ses grandes lignes ?
« Cela reste comme pour les éditions précédentes. Il y a les avant-premières, car nous privilégions cette collaboration avec les distributeurs pour pouvoir présenter les nouveaux titres qui sortiront dans les salles et les accompagner avec les délégations aussi, des réalisateurs, des acteurs. Cela permet le contact direct des spectateurs avec les auteurs.
Ensuite nous présentons des films qui ont eu un certain succès dans les festivals à travers le monde mais qui ne sont pas achetés par les distributeurs : c’est notre section Choix de la critique tchèque. Nous rappelons aussi les grands classiques. On essaye aussi de mettre en lumière les jeunes réalisatrices : cette année, la réalisatrice et scénariste française Céline Sciamma viendra dans le cadre d’une collaboration avec l’école de cinéma de la FAMU et présentera au festival deux de ses films, Petite Maman et Portrait de la jeune fille en feu, qui a été un grand succès à Cannes en 2019. Nous présentons au public tchèque le travail d’autres réalisatrices comme Alice Winocour pour Revoir Paris qui évoque les attaques terroristes de novembre 2015 et traite de la difficulté de vivre après. C’est un film très intime avec Virginie Efira qui est présenté dans le cadre du Choix de la critique tchèque. Ensuite, nous présentons le premier film de la jeune réalisatrice Charlotte Le Bon qui a été présenté à Cannes cette année avec beaucoup de succès. »
Il y a vraiment beaucoup d’invités cette année au festival pour cette édition anniversaire, c’est un peu un record…
« Nous en sommes très heureux. C’est vrai que nous essayons tous les ans d’inviter les délégations et ça ne marche pas toujours. Ces dernières années, avec la crise du Covid-19, c’était encore autre chose. Cette année, à part Céline Sciamma, nous attendons le réalisateur James Huth qui présentera Le Nouveau jouet, remake du film Le Jouet. Il y aura aussi Michel Seydoux, co-réalisateur d’un documentaire très intéressant sur la nature, Le Chêne, avec Laurent Charbonnier qui avait été présent au festival en 2008 pour Les Animaux amoureux. Michel Seydoux est également un très grand producteur, issu de cette grande famille qui a marqué le cinéma français. Nous sommes également contents d’accueillir des jeunes comme le réalisateur Geordy Couturiau qui présentera son film Lucienne dans un monde sans solitude, un court-métrage présenté dans le cadre de la soirée des courts-métrages. C’est un film extrêmement intéressant sur le plan de la réalisation et du scénario. »
Rappelons également la présence d’Amandine Fredon qui viendra présenter son film, qui ouvre le festival le 24 novembre…
« C’est un immense plaisir d’avoir la délégation pour la cérémonie d’ouverture et pour présenter le film d’animation Le Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Ce n’est pas seulement un film d’animation pour enfants, il dépasse ce genre par son scénario qui raconte non seulement la naissance de ce petit personnage que tout le monde connaît, très apprécié en Tchéquie aussi, mais aussi le destin de ses créateurs René Goscinny et Sempé, dont les débuts n’ont pas toujours été faciles. On découvre aussi à travers ce film leur enfance, la naissance de leur amitié. C’est très émouvant. Amandine Fredon présentera le film à la cérémonie d’ouverture le 24, mais aussi à la projection qui est destinée au grand public au Kino 35 de l’Institut français de Prague, le même jour à 18h15. »
Vous avez imaginé une nouvelle section cette année : le TOP 10 avec le choix des distributeurs tchèques ?
« Nous nous sommes demandés que faire pour célébrer ces 25 ans du festival et nous nous sommes adressés à tous les distributeurs de cinéma qui ont acheté ou qui achètent des films français. Nous leur avons demandé quel serait leur nomination de meilleur film français pour cette édition anniversaire. Nous avons donc créé cette nouvelle section qui montre aussi la richesse du cinéma français : nous présenterons notamment Les Choristes, nommé par Bonton Film, qui n’est évidemment plus distribué. Donc c’est l’occasion de voir ou revoir ce film au Lucerna, sur grand écran et sur copie 35 mm. »