Canal Danube-Oder-Elbe : le gouvernement fait avancer le projet

La visualisation du Canal Danube-Oder-Elbe, source: Ministère des Transports

Le gouvernement a approuvé, ce lundi, les préparatifs de la première partie du projet très controversé de réalisation du canal qui relierait le Danube, l’Oder et l’Elbe.

La première partie des travaux serait réalisée sur la rivière Oder, dont la source est située en République tchèque, entre la ville d’Ostrava et la frontière avec la Pologne. L’information a été communiquée par le ministre des Transports, Karel Havlíček.

Cette première étape devrait coûter quelque 15 milliards de couronnes (un peu plus de 570 millions d’euros). Les premiers coups de pioche pourraient être donnés après 2030. Pour l’heure, le gouvernement tchèque se concentre uniquement dans son analyse du projet sur la jonction entre le Danube et l’Oder. L’Elbe reste en réserve.

Ce projet, qui bénéficie du soutien du président de la République Miloš Zeman, fait l’objet de très nombreuses critiques pour son caractère mégalomane. Ce lundi, la présidente du parti conservateur d’opposition TOP 09, Markéta Pekarová, a ainsi déclaré que sa réalisation aurait économiquement le même sens qu’une éventuelle conquête de la planète Mars par la République tchèque.

En mars dernier, les maires de 56 communes des districts de Přerov, Olomouc et Nový Jičín ont également demandé l’arrêt des études de faisabilité, alors que le montant des travaux, si ceux-ci sont réalisés dans leur intégralité, est estimé à plusieurs centaines de milliards de couronnes.

Dans l’idée, ce canal qui vise à développer le réseau fluvial européen, doit permettre à la République tchèque de gagner trois débouchés sur la mer. Pour ses détracteurs, les conséquences écologiques seraient toutefois dramatiques.

Les préparatifs débattus en Conseil des ministres ce lundi ne concernent toutefois encore que la partie de l’Oder située entre le port de Koźle, dans le sud de la Pologne, et Ostrava, troisième plus grande ville de République tchèque, dans une région très industrialisée.

La majorité des opposants préféreraient toutefois que l’Etat se consacre davantage au développement du réseau autoroutier et des lignes ferroviaires à grande vitesse.