Corruption : un Tchèque sur dix en a fait récemment l’expérience
Près d’un Tchèque sur dix, en tout cas parmi ceux interrogés dans une enquête sur la corruption, reconnait avoir versé au moins un pot-de-vin durant l’année écoulée pour obtenir une faveur auprès de services publics. Aussi, selon le rapport annuel élaboré par l’OGN Transparency International, les Tchèques sondés disent considérer la corruption comme un problème sérieux dans leur pays.
Le rapport nous apprend également que les personnes de nationalité tchèque interrogées pensent que leur gouvernement ne lutte pas efficacement contre le phénomène, que le montant d’un bakchich en Tchéquie est relativement faible et que la corruption est quelque chose de socialement inacceptable.
Ils considèrent également que les parlementaires sont moyennement corrompus. Voilà qui peut faire écho à la récente demande du Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO), un organe du Conseil de l’Europe qui appelle Prague à renforcer la prévention de la corruption parmi les législateurs, les juges et les procureurs. Il s’agit d’améliorer la transparence du processus législatif et d’encadrer les activités de lobbying.
Le lobbying est d’ailleurs un point problématique. En effet, les sondés s’accordent à estimer qu’il n’est pas évident d’identifier ce qui relève ou non de la corruption. Un aspect que commente David Ondráčka, le directeur de la branche tchèque de Transparency international : « La corruption change de forme, les groupes d’influence n’ont plus besoin de violer la loi, ils font en sorte de modifier les règles du jeu et gardent une apparence de légalité. C’est quelque chose que les gens sentent, ils n’apprécient pas le deux poids, deux mesures et l’impunité de certains ». Et M. Ondráčka de conclure sur le relatif sentiment d’impuissance des citoyens tchèques à pouvoir changer ce mode de fonctionnement.