Costa-Gavras invité du 24e Festival du film français
Coup d’envoi jeudi soir à Prague de la 24e édition du Festival du film français qui se déroule également jusqu’au 24 novembre à Brno, České Budějovice, Hradec Králové et Ostrava. Une première édition post-Covid en chair et en os alors que l’an dernier, le festival s’était déroulé exclusivement en ligne. Le réalisateur Costa-Gavras, auteur du film L’Aveu sur les procès staliniens en Tchécoslovaquie, sera l’invité-phare du festival, dont Anna Mitéran, une de ses organisatrices, nous dit plus :
« On envisage ce festival comme une édition riche ! Pour nous, c’est très important le retour dans les salles de cinéma donc on a fait ce pari et on espère pouvoir le gagner ! On prévoit la projection de 49 films au total, dont 39 longs-métrages et 10 courts-métrages pour notre soirée traditionnelle qui leur est dédiée. Au total, on a programmé 151 projections. »
Comme d’habitude, beaucoup d’avant-premières également, avec notamment le film d’ouverture, jeudi soir, Aline, de Valérie Lemercier…
« C’est un film qui peut paraître surprenant. C’est un film sur lequel Valérie Lemercier a travaillé pendant plusieurs années car elle est une grande admiratrice de Céline Dion. Le film est fortement inspiré de cette superstar canadienne. Valérie Lemercier en est la co-scénariste, la réalisatrice mais elle interprète aussi le rôle principal, et il faut dire qu’elle le fait merveilleusement. »
Vous projetez aussi deux films d’animation qui sont des coproductions franco-tchèques : La Traversée, de Florence Miailhe, en avant-première et Ma famille afghane, de Michaela Pavlatova.
« Nous sommes très contents d’avoir ce privilège de présenter La Traversée en avant-première d’autant plus que ce projet a été développé pendant de très longues années et que la production du film a duré 13 ans. On est vraiment très contents d’être sélectionnés par les distributeurs et les producteurs pour cet événement. C’est un film d’animation mais qui est très particulier car c’est une animation de peinture à l’huile sur verre, une technique unique développée par Florence Miailhe. »
Cela donne en effet quelque chose de très poétique et une image très particulière. Le film a déjà été récompensé par des prix…
« Oui, il a remporté un prix au Festival international d’Annecy. C’est aussi le cas du deuxième film, Ma famille afghane, une coproduction franco-tchèque, de la réalisatrice Michaela Pavlatova, également récompensé à Annecy, donc c’était une bonne année pour les films tchèques et les coproductions franco-tchèques. »
Evidemment, on ne peut pas ne pas mentionner l’hommage à Jean-Paul Belmondo, cet acteur français récemment décédé et très cher au cœur de tous les Tchèques…
« Il est cher au cœur de tous les Tchèques, mais aussi de tous les Français. Pour nous c’est vraiment un plaisir de présenter certains de ses films sur grand écran dans les salles tchèques. Ce sont des films très connus, mais que les gens aiment voir et revoir, d’autant plus maintenant qu’on leur donne la chance de les voir en version française. Ils sont très connus par les Tchèques dans leur version doublée. Il s’agit de L’Homme de Rio, du film-culte de la Nouvelle Vague, Pierrot le Fou, mais aussi d’Un singe en hiver, d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin. Tous ces films donnent une bonne image de l’art d’acteur de Jean-Paul Belmondo. »
Invité du festival cette année, en espérant que la pandémie ne vienne pas contrecarrer le programme, le réalisateur français d’origine grecque, Costa-Gavras, à qui l’on doit de nombreux films très engagés, dont L’Aveu, qui s’intéresse à un pan de l’histoire tchécoslovaque, avec les procès politiques des années 1950…
« On est vraiment très heureux d’avoir réussi à inviter Costa-Gavras à Prague car cela fait deux ans qu’on essaye. A chaque fois, la crise du Covid a mis fin à nos espoirs. Cette fois-ci, on a la confirmation de Costa-Gavras, et on espère vraiment pouvoir l’accueillir et qu’aucune nouvelle mesure sanitaire ne nous en empêchera. Effectivement on présente une sélection de cinq de ses films, dont quatre de ses premiers films et le dernier, Adults in the Room. Vous avez mentionné L’Aveu, j’aimerais mentionner aussi son tout premier film, un polar, Compartiments tueurs, avec Yves Montand. Dans la plupart des films qu’on présente, que ce soit L’Aveu ou Z, le rôle principal est interprété par Yves Montand, car c’était une collaboration très importante entre les deux hommes. On est donc très heureux de pouvoir projeter ces films dans les salles tchèques. »
Pour terminer, c’est le 90e anniversaire des studios de cinéma Barrandov, des studios tchèques très connus où ont été tournés de nombreux films étrangers, dont français.
« Oui, et c’est un grand plaisir de mettre en place ce projet : pour célébrer cet anniversaire et les coproductions ou les tournages français dans ces studios, on a choisi de projeter le film-phare de cette collaboration, La Môme, d’Olivier Dahan, tourné en République tchèque et plus particulièrement dans la salle de cinéma et le palais Lucerna, à Prague. C’est là que nous allons organiser cette projection spéciale de La Môme. »
