Croissance rapide et inquiétudes
Cela fait plus de deux ans que le PIB de la République tchèque est en constante augmentation, alors que la croissance s'accélère. Peut-on parler de maturité de l'économie en tant qu'économie de marché ? Omar Mounir.
En tout cas, les observateurs paraissent unanimes, il ne s'agit pas d'un nuage d'été. Depuis le temps que le PIB est à la hausse, la Tchéquie a confirmé les tendances positives de son économie. La croissance aura été, lors du 1er trimestre de cette année, de 1,1%, ce qui correspond à une croissance annuelle de 3,8%. La nouvelle, bien accueillie sur les places boursières, a immédiatement porté la couronne au plafond historique de 33,85 couronnes l'euro. Pour une fois la République tchèque a mieux fait que l'Union européenne où la croissance est de 2,5% seulement.
Marie Bohata, de l'Institut tchèque de la statistique, retient surtout l'accélération de la croissance des investissements. A son avis, c'est la croissance de la demande, en conséquence de la croissance des investissements, qui favorise l'économie. Leur part, dans les 12,9 milliards de couronnes d'augmentation trimestrielle du PIB, serait de 7,4 milliards de couronnes. Dans le même temps, les dépenses des ménages ont augmenté de 7 milliards de couronnes. Les performances auraient pu être meilleures, n'était le persistant déficit de la balance commerciale.
Et qu'en est-il pour l'avenir ? Les spécialistes de la banque centrale et de l'Institut tchèque de la statistique prévoient une amélioration constante de l'économie, et une accélération de la croissance pour l'année prochaine. Malgré cette augmentation significative du PIB et la croissance de la consommation qui en découle, on ne semble pas trop se soucier, à la banque centrale, des pressions inflationnistes. On redoute plutôt une évolution défavorable du budget national, et l'aggravation du déficit du compte courant de la balance des paiements. Mais, n'importe comment, il n'est pas possible de maintenir le train actuel de la croissance, sans juguler le déficit du budget et celui de la balance des paiements, observe Marie Bohata.