Départ de Rudolf Zahradnik de l'Académie des sciences

Le professeur Rudolf Zahradnik quitte, après 8 ans, le poste de président de l'Académie des sciences de la République tchèque. En fonction pendant deux mandats, il a apporté une contribution marquante à sa restructuration et à l'affermissement du prestige de la science tchèque aux yeux de l'opinion. Jaroslava Gissubelova.

Rudolf Zahradnik, né en 1928, dans la famille d'un officier tchèque, à Bratislava, diplômé des Hautes Etudes chimiques et technologiques, s'est inscrit dans la science comme fondateur de la chimie des quanta. Il est membre de l'Académie internationale des sciences moléculaire de quanta et auteur de plus de 350 travaux scientifiques.

Elu, en 1993, à la tête de l'Académie des sciences, au moment où cette dernière est confrontée au lourd héritage transmis de l'époque de la fédération tchécoslovaque, il procède à une vaste réduction et une restructuration. Un quart des instituts sont fermés, le nombre d'employés réduits de 13 000 à la moitié. Son activité de président est axée sur la vulgarisation de la science tchèque et ses succès. Il critique les médias pour réserver beaucoup trop de place aux phénomènes obscurs, alors que les succès de chercheurs tchèques restent cachés devant le public. On connaît Rudolf Zahradnik, aussi, comme combattant pour une amélioration du financement de l'Académie et de la science, en tant que telle. A plusieurs reprises, il est intervenu activement dans des affaires d'intérêt public. Ainsi, il s'est opposé à l'idée de l'extraction de l'or dans la région de Mokrsko, en Bohême centrale. Glossateur d'événements politiques, ses propos critiques sur Franz Neubauer, représentant des Allemands des Sudètes, ont suscité un vif échange d'opinions dans la presse. Grâce à sa popularité, le nom de Rudolf Zahradnik a figuré parmi les contre-candidats potentiels de Vaclav Havel, lors des présidentielles de 1996. Cette opinion est réapparue, d'ailleurs, en rapport avec le départ de ce chimiste de 72 ans du poste de président de l'Académie des sciences. Rudolf Zahradnik rejette de telles spéculations. Comme il le souligne, c'est, et ce sera la science, sa priorité.